Trois ans, deux mois et vingt jours après la rupture d’un barrage de résidus miniers dans l’État du Minas Gerais, dans le sud-est du Brésil, la tragédie meurtrière s’est reproduite à seulement 120 km de là : le 25 janvier 2019, trois digues ont cédé à Brumadinho, une bourgade du même État. Lorsque la première a craqué, la coulée de boue a surchargé les deux autres ce qui a causé leur effondrement.
De même qu’en 2015, les barrages de Brumadinho appartenaient au géant minier Vale
(...) L’accident s’est produit à peine trois jours après l’allocution du Président Jair Bolsonaro devant le Forum économique mondial de Davos, en Suisse, où il a affirmé que le Brésil est “le pays au monde qui préserve le mieux l’environnement”. Il ajoutait que son pays devait “progresser dans l’équilibre entre la préservation de l’environnement et de la biodiversité et le nécessaire développement économique”.
Une de ses promesses de campagne était de faciliter les activités minières dans la région amazonienne. Lors de son investiture, il a critiqué les régulateurs miniers et fait serment d’assouplir le ministère des Mines et de l’énergie.
Après la tragédie de Brumadinho, Bolsonaro s’est montré sur la défensive devant une station locale de radio, en disant que Vale, qui est une entreprise pivée, “n’a rien à voir avec le gouvernement fédéral”. Il a ajouté que les responsabilités de l’État se trouvent du côté de l’Institut brésilien de l’Environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), le principal régulateur environnemental du pays.
Le lendemain, Bolsonaro a annoncé la création d’un conseil et d’une commission pour suivre les développements à Brumadinho.
Pendant ce temps, les familles des disparus continuent à guetter les nouvelles. (...)
Trois ans après la première catastrophe, les effets sur le Rio Doce et l’écosystème autour de Mariana sautent toujours aux yeux. Les experts de l’Université de São Paulo estiment que l’environnement mettra des siècles à se reconstituer. A ce jour, nul n’a été arrêté et les personnes des communautés affectées attendent toujours leur indemnisation.
Moins de 24 heures après la rupture à Brumadinho, les habitants des agglomérations situés le long du rio Paraopeba, envahi par la boue, signalaient la vision de poissons morts. La population des 48 municipalités touchées dépasse les 1.3 millions. Le gouverneur du Minas Gerais a suspendu toutes les activités de Vale dans la région.