
Un « impensé » de la République. Le feuilleton du couple présidentiel désuni pose la question du statut de celle qui est appelée abusivement « Première dame » mais aussi de beaucoup d’autres qui ont des devoirs implicites mais pas de statut.
Lors de son investiture, Barack Obama est arrivé à la cérémonie au bras de sa compagne Michelle. En France, le dernier président élu, François Hollande, s’est rendu seul à l’Elysée et sa compagne, Valérie Trierweiler, suivait sur le tapis rouge loin derrière lui. Même scénario pour son prédécesseur. Tout un symbole. Contrairement aux Etats Unis, la "first lady" n’a pas de statut officiel en France.
Outre-Atlantique, le rôle de la première dame est assumé. Elle délaisse son job pour assumer des fonctions de représentation voulues par la Maison Blanche. Ce statut est discutable mais il est clair. En France, il fait partie des impensés de la République. Vestige d’une société dans laquelle la femme fait partie des bagages de l’homme. (D’ailleurs le président a annoncé ainsi la rupture : « Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler. ») (...)
Le statut de conjoint de président pose la question de l’invisibilité du travail des femmes et des attentes implicites auxquelles elles doivent répondre (voir Le "care", face cachée de la richesse 2010). Travail et attentes auxquels, semble-t-il aucun homme n’est prêt à se plier. Aucun des conjoints des rares femmes occupant la fonction suprême dans d’autres pays n’a joué le rôle de la "first lady". Le mari d’Angela Merkel ne se montre pas. (...)