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La maternité de Die a fermé et le petit Aimé est mort
Article mis en ligne le 5 mars 2019

Samedi 2 mars, une marche blanche était organisée à Die, dans la Drôme. Les habitants se sont rassemblés pour Aimé, mort in utero lors du transfert de sa mère vers la maternité de Montélimar. Les services de maternité et de chirurgie d’urgence de l’hôpital de Die sont fermés depuis le 31 décembre 2017.

Le 1er janvier 2018, au lendemain de la fermeture de la maternité à Die (Drôme), une femme enceinte qui souffrait d’un décollement du placenta est arrivée de justesse à la maternité de Valence. Elle habitait à Vercheny, dans la vallée. Le président du Collectif de défense de l’hôpital de Die, Philippe Leeuwenberg, avait alors déclaré : « Une femme du Haut-Diois n’aurait peut-être pas eu cette chance. »

Ce 18 février 2019, Céline Guillemot et Fabrice Martinez n’ont en effet pas eu cette chance. Leur troisième enfant est mort in utero. De Châtillon-en-Diois, il aura fallu trois heures avant qu’ils n’arrivent à la maternité de Montélimar. Et ce, malgré le protocole auquel s’étaient engagées l’Agence régionale de santé (ARS) et la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn. Ce soir-là, rien n’a fonctionné : des pompiers démunis, pas de médecin correspondant Samu de garde, pas de matériel spécifique aux urgences de Die (qui, par ailleurs, n’ont pas la clé du centre périnatal), jusqu’à l’hélicoptère, qui n’était pas disponible et qu’il a fallu attendre [1]. Il aura fallu trois heures. Montélimar est distante de 1 h 40 par la route depuis Châtillon-en-Diois. Mais les parents, eux, ont respecté le protocole. Leur enfant est mort-né. Ils l’ont appelé Aimé. (...)

Il est particulièrement pénible et odieux d’entendre Agnès Buzyn expliquer aux micros que la sécurité n’est pas la proximité

Une semaine avant la marche blanche, le 24 février, une jeune mère avait accouché dans l’ambulance entre Vercheny et la maternité de Valence. Quelques jours plus tôt, une petite fille, Lou, était née sur le bord de la départementale, dans la voiture de ses parents — qui l’ont mise au monde seuls. Dans le Diois, Lou et Aimé ne sont pas des statistiques anonymes. Chaque mois, de tels incidents ont lieu, de futurs parents s’inquiètent et des femmes enceintes vivent leur grossesse dans l’angoisse, à se demander comment cela va se passer. (...)