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Non-fiction
La haine de la littérature
Article mis en ligne le 26 mars 2016
dernière modification le 23 mars 2016

(...) L’introduction intitulée « Littérature et antilittérature », sous le signe du fragment et de la discontinuité, cherche à préciser les enjeux de cette défense de la littérature d’un nouveau genre. On y trouvera des postulations, des observations, des définitions et même un pacte de lecture, qui n’ont pour centre que l’objet à sauver : la littérature, réalité vaste mais pillée, dépossédée de sa substance première par d’autres discours sans aucun scrupule, marginalisée, voire exilée, depuis Platon et sa République sans poète, critiquée même par les écrivains, ses ingrats héritiers, attaquée par le biais de son propre médium, le langage, mais restant toujours, avant tout et contre tout, objet de scandale – ceux qui s’en indignent ne sont-ils pas ceux qui y ont par trop trébuché ?

L’antilittérature est une folie fort banale, une polémique bien pâle et convenue de la part d’une « galerie de grotesques » à la médiocrité manifeste, en comparaison de la grandeur de l’objet autrefois sacré auquel elle s’oppose, à tel point que « si la littérature n’était pas là, l’antilittérature finirait par l’inventer ».

Autorité, Vérité, Moralité, Société : voilà les quatre enjeux des quatre procès, interdépendants, qui ont été intentés à la littérature depuis sa chute ; voici donc les quatre chapitres de l’ouvrage. Mais pour mesurer les enjeux de la désacralisation de l’objet littérature, il faut au préalable rappeler le temps « mythique et mythifié » où il était pouvoir.

Prologue : une parole venue d’ailleurs

Tout commence, toujours, d’une manière ou d’une autre, par Homère. (...)