
Il y a quelques mois, circulait sur Internet un tableau qui affirmait que pour une famille de 5 personnes, il vallait mieux vivre du RSA que travailler au SMIC. Mais un papier fouillé de Rue 89, qui reprend le travail d’ATD Quart-Monde et les travaux de Martin Hirsch démontre que cela est totalement faux.
(...) La liste des erreurs est impressionnante : l’oubli du RSA famille pour la première famille, la surestimation des allocations touchées par la seconde, l’allocation logement de la première famille est sous-estimée, alors que celle de la seconde est à nouveau sur-estimée. Dans le domaine des dépenses, le tableau oublie que la famille au SMIC peut elle-aussi bénéficier des exonérations ou des tarifs sociaux dont bénéficie la seconde famille.
Le bilan global n’a strictement rien à voir. (...)
Les leçons de cette mauvaise fable
La première leçon, évidente, est qu’il faut faire attention à l’information qui circule sur Internet. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord avec la ligne des principaux médias qu’il faut prendre au sérieux toute affirmation alternative. Trop souvent, dans nos sphères, circulent des affirmations totalement farfelues qui ne doivent leur existence qu’au fait qu’elles contredisent la doxa officielle. Gardons un esprit critique, y compris avec les critiques de la mondialisation néolibérale. Tout ce qu’ils disent n’est pas forcément sensé
Ensuite, avant d’accorder de l’attention à de telles affirmations, il faut essayer de recouper les sources et vérifier si cela est tout simplement crédible. Ici, cela était difficile. On m’avait envoyé ce tableau, mais n’étant absolument pas spécialiste du droit social, il m’était difficile d’en vérifier la véracité. Enfin, il ne faut pas sous-estimer les arriières-pensées des personnes qui véhiculent ces « informations » ? Ici, il est difficile de ne pas y voir un procès contre l’Etat-providence à la française, un moyen de convaincre qu’il faut absolument couper dans les prestations sociales, qui seraient trop élevées.
Ce tableau est éminemment politique.
(...)