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Le Monde
La dégradation des terres affecte la moitié de la population mondiale
Article mis en ligne le 30 avril 2022

L’agriculture moderne est la principale cause d’épuisement des sols, selon la deuxième édition du « Global Land Outlook », publié par la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification. Un phénomène qui engendre pauvreté, précarité alimentaire, migrations et conflits.

Sur la planète, 40 % des terres sont désormais dégradées, ce qui affecte directement la moitié de l’humanité, alerte la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), dans un rapport publié mercredi 27 avril, Perspectives foncières mondiales (Global Land Outlook). Or, l’épuisement des sols est synonyme de pauvreté, de faim, d’émergence de zoonoses (maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme), de migrations et de conflits, exposent les auteurs de cette vaste évaluation, publiée en amont de la quinzième Conférence des parties (COP15) qui se tiendra à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 9 au 20 mai. La moitié du PIB mondial en est ainsi menacée, soit 44 000 milliards de dollars. Et la situation s’aggrave très rapidement : la précédente édition de ce rapport, publiée en 2017, évaluait à 25 % la part des sols dégradés, et à 3 milliards le nombre de personnes affectées. (...)

« A aucun autre moment de l’histoire moderne, l’humanité n’a été confrontée à un tel éventail de risques et de dangers, familiers ou non », affirment les auteurs de l’UNCCD, la convention issue du sommet de Rio de 1992, aux côtés de celle sur les changements climatiques et de celle sur la diversité biologique. Soixante-dix pour cent des terres émergées de la planète ont déjà été transformées par l’homme, « provoquant une dégradation environnementale sans précédent et contribuant de manière significative au réchauffement climatique », assurent-ils. (...)

L’agriculture moderne en cause

Urbanisation et bétonisation galopantes, industries d’extraction, les causes de dégradation sont multiples, mais la principale responsable est explicitement désignée : l’agriculture moderne. Ce secteur, qui consomme 70 % de l’eau prélevée dans le monde, « a altéré le visage de la planète plus que n’importe quelle autre activité humaine », constatent les rapporteurs. (...)

Entre 2013 et 2019, 70 % des forêts défrichées l’ont été pour les cultures et l’élevage, en violation des lois ou des règlements nationaux. (...)