
Contre l’apologie de la corrida par de brillants intellectuels. Quand on veut jouir de la souffrance d’un animal, on devrait avoir la décence de ne pas y chercher de bonnes raisons. Méditation sur l’art de justifier l’injustifiable.
(...) Nul doute que Finkielkraut et Wolff auraient justifié « l’éthique » des combats de gladiateurs, des criminels, bien souvent, qui n’avaient que ce qu’ils méritaient. D’où ma proposition, tout à fait d’actualité : plutôt que de torturer un taureau dans un combat déloyal, organiser une corrida Copé/ Fillon. Ça nous rendra service, et ce sera éthique. Ça nous rappellerait le dernier duel à l’épée que Gaston Deferre remporta en 1967 contre René Ribière.
C’est un chanteur qui a dit ce qu’il fallait sur la tauromachie : Francis Cabrel dénonçant la « danseuse ridicule » dans « La corrida ».
Je suis allé en Espagne cette année. J’aime beaucoup ce pays et sa langue, que je parle. Mais la corrida, cette survivance de l’Antiquité romaine dans ce qu’elle avait de plus abject, c’est immonde. C’est une pratique totalement païenne aux antipodes de François d’Assise et de Théodore Monod. Je ne suis pas végétarien ; je suis donc complice des abattoirs. Mais au moins, je mange ce que je fais tuer. Je ne jouis pas du sang versé par jeu dans un spectacle que dénonçait Jean Ferrat dans « Les belles étrangères ». (...)
J’attends que France Culture fasse une émission en faveur des combats de coqs : les gens du Nord trouvent ça « éthique », peut-être. Les coqs sont idiots et belliqueux : bien fait pour eux.
N’y a-t-il pas assez de violence dans nos sociétés (Juifs contre Palestiniens, règlements de compte en Corse, à Marseille, à Orly, c’est une belle corrida, non ?) sans qu’on ait à torturer inutilement des animaux qui ne nous ont rien demandé ? (...)