
Fondatrice en 1903 du Women’s Social and Political Union (WSPU) – l’Union féminine sociale et politique –, icône populaire au Royaume-Uni, la suffragette Emmeline Pankhurst est la figure de proue du mouvement pour le droit de vote des femmes anglaises, obtenu en 1918.
Issue de la classe moyenne de Manchester, féministe depuis ce soir de son enfance où, faisant semblant de dormir, elle entendit son père – pourtant en faveur du vote des femmes – soupirer « Quel dommage qu’elle ne soit pas un garçon », elle rencontre en 1878 l’avocat Richard Pankhurst, ardent défenseur de l’égalité entre les sexes. Ils ont cinq enfants, dont deux garçons. Après le décès de leur père, les trois filles, Christabel, Sylvia et Adela, poursuivent la lutte avec leur mère.
A partir de 1905, la presse s’étant désintéressée des suffragettes, les militantes de la WSPU décident d’user de méthodes spectaculaires et radicales : elles perturbent des discours politiques, allument des incendies dans des immeubles vides, brisent les vitres de bâtiments symboles du pouvoir au cours d’un raid dans le West End londonien ; pour effrayer les autorités, de vieilles dames demandent des licences de port d’arme. Emmeline Pankhurst fait des allers-retours en prison et mène plusieurs grèves de la faim. (...)
Peu après sa mort, le droit de vote, qui, jusque-là, ne concernait encore que les femmes de plus de 30 ans, est accordé à partir de 21 ans, comme aux hommes.
Figure charismatique, brillante oratrice, Emmeline Pankhurst a laissé peu d’écrits. (...)