
Dans la science, l’anglais est la langue de communication principale, que ce soit pour les documents écrits ou les présentations. Cependant, cela entraîne des inégalités substantielles dans la contribution des anglophones non natifs. Une enquête effectuée auprès de 908 scientifiques internationaux révèle que les anglophones non natifs ont globalement des difficultés considérables à lire et à écrire les articles et leur participation aux conférences internationales est considérablement réduite. Cette réalité a très probablement des impacts conséquents en matière d’avancées scientifiques.
95% des articles scientifiques sont écrits et publiés en anglais et la maîtrise parfaite de cette langue est un ticket d’entrée dans le monde universitaire. Cette prédominance anglophone contribue à creuser les inégalités, affecte les carrières universitaires et entrave les avancées scientifiques.
Il est important de savoir que l’anglais n’a pas toujours été la langue prédominante dans la science. Par le passé, les échanges scientifiques s’effectuaient par le biais de langues considérées d’importance régionale telles que le sanskrit, le persan, le chinois et le grec. Les autres langues européennes, dont l’anglais, sont arrivées plus tard avec le colonialisme. (...)
La collaboration et l’inclusivité scientifiques impliquent la participation d’une diversité de personnes, afin de mettre les idées et les connaissances en commun et exploiter le potentiel des communautés défavorisées. (...)
Les résultats de la nouvelle analyse, détaillés dans PLOS Biology, sont révélateurs. L’étude constitue l’une des rares à traiter de la barrière linguistique dans la recherche scientifique. Des recherches antérieures avaient notamment déjà évoqué des difficultés concernant la rédaction et la publication des articles par les anglophones non natifs. Cependant, la présente enquête serait l’une des seules à ce jour à en quantifier précisément les impacts. (...)
Les experts ont d’ailleurs découvert qu’un grand nombre de scientifiques très probablement prometteurs ont dû abandonner leurs carrières pour cause de barrière linguistique. (...)
– communiqué de Tatsuya Amano, auteur principal de l’étude et lui-même anglophone non natif, affilié à l’Université du Queensland, affirme avoir été choqué par les résultats.
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Le coût d’être un anglophone non natif dans le domaine des sciences
L’anglais sert de langue commune et pratique pour la science. Cependant, cette pratique pose des obstacles insurmontables à ceux dont la langue maternelle n’est pas l’anglais, c’est-à-dire à la majorité des gens dans le monde.
Selon une étude publiée le 18 juillet dans la revue en libre accès PLOS Biology, dirigée par le Dr Tatsuya Amano de l’université du Queensland, en Australie, les inconvénients d’être un locuteur non natif de l’anglais dans le domaine scientifique vont des difficultés à lire et à rédiger des articles à une participation réduite aux conférences internationales.
À ce jour, peu d’études ont quantifié les coûts multiples liés au fait de ne pas avoir l’anglais pour langue maternelle dans le domaine scientifique. M. Amano et son équipe ont interrogé 908 scientifiques de l’environnement de huit pays, issus de milieux linguistiques et économiques différents, et ont comparé les efforts requis par chaque chercheur pour mener à bien diverses activités scientifiques en anglais.
L’enquête a révélé des désavantages clairs et substantiels pour les personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle. Par rapport aux anglophones natifs, les non-anglophones ont besoin de deux fois plus de temps pour lire et rédiger des articles et préparer des présentations en anglais. Les articles rédigés par des personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle sont 2,5 fois plus susceptibles d’être rejetés et 12,5 fois plus susceptibles de faire l’objet d’une demande de révision, simplement en raison de l’anglais écrit. Nombre d’entre eux renoncent également à participer à des conférences internationales et à y faire des présentations parce qu’ils ne sont pas sûrs de pouvoir communiquer en anglais.
Ces conclusions ont d’importantes répercussions sur les efforts déployés à l’échelle mondiale pour créer un monde universitaire plus ouvert, où chacun peut s’épanouir et briller. Les auteurs ont constaté que ces désavantages touchent de manière disproportionnée les personnes en début de carrière et celles issues de pays à faible revenu. Si nous n’éliminons pas ces barrières, affirment les auteurs, nous ne serons pas en mesure d’assurer une participation équitable des personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle dans le domaine scientifique, et nous ne pouvons pas non plus nous attendre à des contributions à la science de la part de ceux dont la première langue est une langue autre que l’anglais.
"J’ai été choqué par les résultats", déclare M. Amano. "En tant que locuteur non natif de l’anglais, j’ai moi-même connu ces difficultés et je savais qu’il s’agissait de problèmes communs aux locuteurs non natifs de l’anglais, mais je n’avais pas réalisé à quel point chaque obstacle individuel était élevé par rapport aux locuteurs natifs de l’anglais. Les chercheurs soulignent qu’un nombre incalculable de personnes ont dû renoncer à leur carrière scientifique à cause des barrières linguistiques.
"Le vrai problème est que nous n’avons pratiquement rien fait en tant que communauté, et que nous avons plutôt compté sur les efforts individuels pour résoudre ce problème", déclare M. Amano. Dans cette optique, le document propose également des solutions potentielles, qui vont de la reconnaissance par les superviseurs des difficultés rencontrées par leurs étudiants, à la fourniture par les revues d’une révision gratuite en anglais, en passant par l’offre par les bailleurs de fonds d’un soutien financier aux efforts déployés pour surmonter les barrières linguistiques.
"Jusqu’à présent, la maîtrise de l’anglais a été un sésame pour entrer dans le monde universitaire", déclare M. Amano. "Nous devons abandonner ce vieux système. N’importe qui, dans n’importe quelle partie du monde, devrait pouvoir participer à la science et contribuer à l’accumulation des connaissances de l’humanité."