
La trêve de douze heures, qui a été prolongée jusqu’à minuit, ce samedi, a permis de constater les dégâts humains et matériels des dix-neuf jours de bombardements israéliens.
Les Palestiniens ne sont pourtant pas dupes. Cet arrêt provisoire des bombardements ne signifie pas un retour à la normale, si tant est que le mot « normal » est un sens dans cette bande de Gaza soumise à un blocus depuis plus de sept ans.
Avec cette trêve, le voile s’est levé sur le crime commis par Israël. Au nord, Beit Hanoun est un champ de ruines. Les explosions ont été si intenses, les destructions si nombreuses – dans certaines rues aucun bâtiment n’est encore debout – que tout a été recouvert d’une pellicule grise, ajoutant à la désolation des lieux. Les milliers de personnes contraintes de fuir ces dernières semaines, reviennent, sans grand espoir. Certains fouillent dans les ruines encore fumantes à la recherche de quelques affaires personnelles. D’autres s’empressent d’empiler des matelas et les hissent sur le toit d’une automobile. D’autres encore récupèrent des ustensiles de cuisine. Tous savent que leur vie à Beit Hanoun est derrière eux. « Qui va reconstruire tout ça ? », demande Ahmed Hamad avec colère. La question vaut en effet d’être posée. Israël détruit et les autres pays mettent la main à la poche, dont la France officielle qui a pourtant soutenu l’agression israélienne.
Malgré la trêve, Israël poursuit d’ailleurs son entreprise de destruction de la bande de Gaza.
Sous prétexte de vouloir démolir les tunnels creusés par la résistance, à l’instar des Vietnamiens lorsqu’ils combattaient les Etats-Unis, Tel Aviv s’est arrogé les franges du territoire palestinien. A Beit Hanoun, des dunes de terre, dressés par des chars et des bulldozers empêchaient ainsi tout accès aux zones frontalières. (...)
Au moins un millier de Palestiniens ont été tués et quelque 6.000 blessés, en grande majorité des civils, dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne le 8 juillet. L’Unicef évoque un bilan d’au moins 192 enfants tués et l’Agence pour l’aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA) fait état de plus de 160.000 Palestiniens réfugiés dans ses bâtiments dont certains, comme nous l’avons constaté, ont été la cible des bombardements israéliens.