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La Marche pour l’égalité et contre le racisme « n’est pas assez entrée dans l’histoire »
Article mis en ligne le 2 mai 2014
dernière modification le 1er mai 2014

Faut-il « marcher encore » ? Faut-il proclamer : « on ne marche plus ! » ? Les commémorations de la Marche pour l’égalité et contre le racisme ont illustré, jusque dans les œuvres de fiction et les volontés d’héroïsation de cette entreprise collective, la nécessité de lutter pour la transmission de la mémoire et pour l’autonomie des récits sur ce passé encore vif.

Samedi 14 septembre 2013, fête de l’Humanité au parc de La Courneuve. Devant le stand d’AC le feu, association de Clichy-sous-Bois qui donne le coup d’envoi de sa Caravane de la mémoire pour célébrer la Marche pour l’égalité et contre le racisme (du 15 octobre au 3 décembre 1983), une jeune femme ivre titube et s’empare brusquement d’une grande photo emblématique des marcheurs. « Qu’est-ce qu’il sont beaux ! », s’exclame-t-elle, avant de s’affaler dans la gadoue. Remake involontaire du « Beur is beautiful », antienne médiatique d’il y a trente ans ? Sous la tente, imperturbable, une cinquantaine de personnes suit avec assiduité l’intervention d’Abdellali Hajjat, un des rares chercheurs à mener un travail approfondi sur la genèse de la Marche [1].

Cette rencontre-débat, organisée par le collectif « Égalité des droits, Justice pour tou-te-s » constitué au printemps, donne l’impression d’une sortie de l’entre-soi, et qu’une convergence s’opère entre des acteurs très divers concernés par les quartiers populaires. Ils repartiront hélas en ordre dispersé, entre partisans d’agit’prop sans lendemain, initiatives locales (Marseille, Lille-Roubaix, Nantes, etc.) et « Ceux qui marchent encore » [2].

Remarquant l’absence de représentants gaulois du « peuple de gauche » dans l’assistance, quelqu’un soupire : « Ce n’est pas leur histoire. » C’est en effet le seul débat prévu à ce sujet sur l’ensemble de la fête de l’Huma. (...)

Il faut inscrire durablement la Marche comme composante pleine et entière de l’histoire du mouvement ouvrier. (...)