
La fête devait être complète cette fin de semaine à Montier-en-Der, en Champagne-Ardenne. Un Festival connu, reconnu, couru (40 000 visiteurs) pour une 15ème édition (1). Photos splendides et en nombre, invités de renom, nature magnifiée, valeurs fortes affichées… et patatras, la découverte d’un discret document vient de dévoiler un sponsor nouvel arrivé et des plus controversés, ici comme ailleurs.
Ni dans la liste des partenaires, ni parmi leurs logos, l’Agence Andra en charge des déchets du nucléaire l’a joué beaucoup plus subtil en n’intervenant « que » dans un évènement du Festival. Mais pas n’importe lequel, la soirée du samedi, celle du 15ème anniversaire. En clair, quasi ni vue ni connue, comme si on avait voulu la faire pénétrer par la petite porte, suivant l’analyse pertinente d’un collaborateur de média local. Mais comment l’Afpan, l’association organisatrice de la manifestation, a-t-elle pu laisser entrer le loup dans la bergerie ? Comment a-t-elle pu succomber à une entreprise connue comme le loup blanc dans la région :
– dont la poubelle nucléaire de Soulaines (Aube) rejette depuis près de 20 ans des gaz radioactifs dans l’atmosphère, longtemps en toute illégalité, alors qu’il avait été promis aux riverains avant l’ouverture qu’il n’y aurait aucun rejet. A noter que, par les vents dominants, ces gaz adorent prendre la direction de… Montier-en-Der
– dont la poubelle nucléaire de Morvilliers (Aube) va stocker toutes sortes de catégories de déchets radioactifs alors qu’il avait été promis aux riverains qu’il n’y aurait qu’une seule catégorie, ceux à « très faible activité »
– dont la poubelle nucléaire de Bure (Meuse/Haute-Marne/Vosges) s’est très longtemps cachée derrière une grosse tromperie, un pseudo laboratoire souterrain
– dont le dossier de poubelle nucléaire à déchets dits FAVL(faible activité à vie longue) était si pipé que les populations de la région se sont rebellées
Comment le Festival de Montier-en-Der a-t-il pu mettre la main dans le pot de confiture tendu par une telle entreprise ? Comment une telle alliance contre-nature ? Entre une Agence qui à travers des largesses financières cherche désespérément à se donner une image propre et une manifestation qui multiplie les démarches valorisantes : manifestation éco-responsable (2), engagement pour l’éco-citoyenneté, sensibilisation aux enjeux du développement durable, invitation de personnalités dont les convictions appellent à la réflexion (3)…
Ces mêmes invités, exposants, festivaliers vont-ils apprécier d’être otages de ces pratiques ?
Vont-ils accepter de cautionner par leur présence et à leur corps défendant la honte qui s’étend sur le Festival ?
L’aspiration dans le public est forte, il est temps, vraiment, de remettre au pouvoir honnêteté et probité !