
Pour justifier l’injustifiable offensive qu’il vient de relancer contre les principes démocratiques les plus élémentaires (notamment en livrant comme jamais à la vindicte voire au lynchage les roms et les « immigrés », en préparant la dénaturalisation des « délinquants d’origine étrangère » et l’emprisonnement des « parents de délinquants »), l’actuel gouvernement d’extrême-droite plurielle s’autorise – comme toujours en pareille occasion – de « l’opinion », de la « majorité silencieuse » et de la « France d’en bas ». ...
... les fortes demandes sécuritaires « enregistrées » par les sondages ont toujours suivi – et non précédé – le bruit politico-médiatique....
...L’abyssale effronterie de cette « légitimité populaire » ne sautant hélas pas aux yeux de tou-te-s, il n’est pas inutile d’en démontrer l’absolue fausseté. La démonstration est même urgente, tant l’idée d’une « demande de sécurité » émanant des classes populaires a réussi a s’imposer comme une évidence et à culpabiliser et paralyser presque toute résistance....
...c’est bien le racisme, en particulier anti-juifs, anti-roms, anti-noirs et anti-maghrébins, qui est en France l’une des choses les mieux partagées – pour des raisons historiques sur lesquelles il serait bon de s’interroger. C’est bien le racisme qui est au cœur de l’œuvre « sécuritaire » de Nicolas Sarkozy, caché derrière des euphémismes comme « inquiétude » et « sentiment d’insécurité » – et des périphrases comme « outrage au drapeau français » ou « occupation des halls d’immeuble ». C’est bien le racisme et lui seul qui, pour reprendre une formule de Sartre [6], permet aux maîtres de communier avec leurs serviteurs....