
Le collectif Migrants Mayotte s’inquiète fortement du projet de loi instituant le « Défenseur des droits » et abrogeant l’existence de la Défenseure des enfants et de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Ces deux institutions ont
eu un rôle majeur ces dernières années, particulièrement dans la défense des droits des migrants à Mayotte et dans le contrôle des pratiques policières, trop souvent excessives – voire illégales.
La CNDS a notamment permis, en 2008, de mettre en lumière certaines pratiques employées par la Police aux
frontières bien que prohibées,
notamment la navigation tous feux éteints afin d’intercepter les embarcations clandestines, qui
avait provoqué le naufrage de l’une d’entre elles et la
disparition de plusieurs de ses passagers, en décembre 2007 [1]. Depuis, cette pratique a été
(officiellement) abandonnée. La CNDS a en outre été la
première instance à dénoncer le caractère inhumain et « indigne » des conditions d’accueil au
sein du Centre de rétention administrative de Pamandzi,
régulièrement surpeuplé.
La Défenseure des enfants a également pointé du doigt ces conditions d’accueil « indignes ». Dans son rapport annuel 2008, elle a en outre dénoncé la rétention trop fréquente des mineurs et les pratiques des forces de l’ordre visant à changer l’âge des mineurs pour les rendre majeurs, ou à faire accompagner des mineurs isolés par des majeurs qui n’ont aucun lien de parenté avec eux...