
La conférence s’est terminée, avec 42 heures de retard, par la signature d’un accord minimal avec des pays plus divisés que jamais sur des sujets clés.
Elle aura été maudite jusqu’au bout. Refusée par le Brésil, annulée par le Chili, la 25e conférence des Nations unies sur le climat (COP25), finalement hébergée à Madrid, s’est achevée, dimanche 15 décembre, sur des avancées quasi insignifiantes. Elle s’est terminée sur un coup de marteau donné avec 42 heures de retard, du jamais vu dans l’histoire des négociations climatiques – les négociateurs, épuisés, adoptant des décisions qu’ils avaient pour certains à peine lues. (...)
Une incapacité à avancer, et à entrer dans le concret, en décalage avec l’appel constant des jeunes, des scientifiques, mais également des gouvernements eux-mêmes – dans leurs discours – à agir face à l’urgence climatique. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « déçu ». « La communauté internationale a perdu une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande », a-t-il déploré, ajoutant : « Nous ne devons pas abandonner. »
« Cette COP25 s’achève sur un résultat mitigé, bien en-deçà du niveau d’ambition auquel la science nous appelle. Grâce à une alliance progressiste de petits Etats insulaires et de pays européens, africains et latino-américains, nous avons arraché le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs », juge de son côté Laurence Tubiana, l’architecte de l’accord de Paris sur le climat.
Un relatif soulagement qui n’était pas partagé par les ONG. (...)
La COP25, dont le slogan était « time for action » (le temps de l’action), se voulait la « rampe de lancement » d’une accélération de la lutte contre le dérèglement climatique, alors que les inondations, les ouragans ou encore les incendies se multiplient partout dans le monde. Les signataires de l’accord de Paris sur le climat sont censés revoir à la hausse, au cours de l’année prochaine, leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, les engagements des 196 pays, si tant est qu’ils soient respectés, permettront seulement de limiter la hausse des températures mondiales à + 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, bien plus que le maximum de 2 °C, ou 1,5 °C, prévu par le traité international de 2015.