
Ce jour là, les travailleurs de Paris prennent en mains la direction de la capitale et organisent sa gestion au mieux des intérêts de la population laborieuse. Durant cette période, la Commune de Paris sera indépendante de la République Française, gouvernée par un comité central dont les membres sont élus, et établira pour la ville une organisation proche de l’autogestion.
Elle prend sans attendre des mesures d’intérêt général comme la remise en route de tous les services publics, la suspension du paiement des loyers ou l’interdiction du travail de nuit dans les boulangeries. Ainsi naitra l’embryon d’un premier État ouvrier.
À côté des personnalités élues, les classes populaires de Paris manifestent une extraordinaire effervescence politique : travail, émancipation des femmes, justice, cultes, enseignement, démocratie,… on débat de tout ! La Commune de Paris ouvre la citoyenneté aux étrangers : « Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République Universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent ».
Pendant soixante-et-onze jours, les travailleurs de Paris et les militants des organisations ouvrières d’alors mettent en œuvre une gestion démocratique et à bon marché de l’État, avant que les forces armées de la bourgeoisie, conduites par le réactionnaire Thiers, ne rétablissent l’ordre des possédants, fusillant les communards qui leur résistent ainsi que leurs partisans. Les Communards seront finalement durement réprimés lors de « la semaine sanglante ». Ceux qui échappent aux pelotons d’exécution sont déportés dans les colonies. (...)