
l’ONU a alerté sur le fait que les conditions de vie dans la bande de Gaza ont atteint un niveau « invivable », 10 ans après le blocus terrestre, aérien et maritime mis en place par Israël. L’alimentation en électricité ayant considérablement diminué et le taux de chômage ayant explosé pour atteindre 60 %, de nombreux aspects de la vie se sont détériorés encore plus rapidement que prévu. À Gaza, le système de santé notamment est au bord de l’effondrement depuis des années. Le point de rupture est aujourd’hui atteint.
Au cours des dernières semaines, trois nouveau-nés sont morts au service des soins intensifs de l’hôpital al Shifa, à Gaza. Ils comptent parmi au moins neuf patients morts à Gaza cette année, alors qu’ils attendaient en vain que les autorités palestiniennes de Cisjordanie traitent les demandes de prise en charge des frais de leurs traitements médicaux en dehors de la bande de Gaza. Obtenir cette couverture financière est essentielle pour les Gazaouis ayant besoin de soins médicaux qui demandent un permis pour se rendre en Israël par le poste-frontière d’Erez, ou se rendre en Cisjordanie.
D’après certaines informations, depuis le mois d’avril, ces demandes sont délibérément ignorées et retardées, comme ce fut régulièrement le cas par le passé. En effet, les autorités palestiniennes de Cisjordanie tentent ainsi de nuire aux autorités rivales de facto du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza. (...)
Au moins 1 600 Gazaouis, dont des patients atteints du cancer, attendent actuellement une réponse pour leurs demandes de prise en charge financière de la part des autorités palestiniennes, d’après Médecins pour les droits humains – Israël. Environ 90 % des traitements anticancéreux ne sont plus disponibles à Gaza.
Après le tollé suscité dans les médias, les autorités palestiniennes semblent avoir renoué avec la pratique consistant à prendre en charge les frais médicaux le 2 juillet, permettant ainsi aux patients gazaouis de demander des permis. (...)
Depuis le début de l’année, Israël a édicté des restrictions encore plus sévères quant au nombre de permis accordés aux Palestiniens de Gaza qui souhaitent se rendre en Israël et se montre particulièrement réticent à en délivrer aux hommes jeunes. (...)
Les trois conflits armés meurtriers avec Israël depuis 2008 ont gravement endommagé les infrastructures et ont encore affaibli le système de santé à Gaza ; les Palestiniens de Gaza se retrouvent ainsi face à la perspective d’une catastrophe humanitaire de grande ampleur. (...)
En tant que puissance occupante, il incombe à Israël de garantir le bien-être de la population occupée qui vit dans la bande de Gaza. (...)
en réduisant les services de base dans la bande de Gaza ces derniers mois – électricité et fournitures médicales notamment – et en retardant les transferts de patients ayant besoin de soins, les autorités palestiniennes témoignent d’un mépris flagrant pour la vie et la santé des Palestiniens et illustrent leur volonté de prendre en otage une partie de la population déjà très vulnérable en vue de marquer des points sur le plan politique. (...)