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Ligue des Droits de l’Homme
LA LDH SOUTIENT LE FILM DOCUMENTAIRE « DERRIÈRE LES FRONTS », DE ALEXANDRA DOLS Sortie le 8 novembre 2017
Article mis en ligne le 24 septembre 2017
dernière modification le 23 septembre 2017

Ce film documentaire a pour thématique les conséquences psychologiques de l’occupation ainsi que les outils de résilience et de résistances mis en place par les Palestiniens pour y faire face. Il a pour personnage central la psychiatre, psychothérapeute et écrivaine palestinienne, Samah Jabr. Son précieux témoignage, qui structure le film, est ponctué par des extraits de chroniques, des interviews de femmes et d’hommes qui partagent leurs histoires, leurs actes de résilience, de résistance.

(...) Elle nous propose un film sur les conséquences invisibles de la colonisation : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Espace où l’équilibre, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux de lutte, de résilience et de résistance. Dans l’héritage du psychiatre anticolonialiste, le Dr Frantz Fanon, Samah Jabr tisse des liens entre libération personnelle, psychologique et libération nationale, collective. Son approche, au carrefour du psychologique et du politique, identifie des symptômes développés sous occupation et souligne les liens entre résistance et résilience, face à celle-ci.

Derrière les fronts, propose un cheminement dans nos esprits et sur les routes de Palestine, en sa compagnie. (...)

C’est un film très dur qui enregistre la souffrance tant physique que psychique mais c’est aussi un film mobilisateur qui jamais ne capitule mais au contraire se nourrit de l’espoir de la libération, de la fierté d’appartenir à une Terre aimée et montre comment le « sumud », en tant que « résilience », constitue à la fois une résistance psychologique, culturelle et politique. (...)

L’idée est donc de sortir du spectaculaire pour entrer dans le quotidien d’un conflit qui n’est pas fait que d’armes et de morts. Et ce, à partir de la parole de celles et ceux que l’on n’entend que trop rarement s’exprimer directement, sans intermédiaire. La nouvelle guerre sur Gaza de l’été 2014 a été un moment important : non comme rupture dans la politique, mais comme épisode aigu de l’occupation. Le film cherche donc à restituer un continuum pour ne pas laisser penser qu’en dehors de ces périodes de crise, de guerre affichée, l’occupation serait vivable, paisible. Dans ce documentaire, je poste la caméra du côté des occupé-es ». (...)

si ses propos sont sans concession et son message, un message d’appel à la résistance, il n’y a aucune ambigüité quant à ce qui guide ses prises de position : cet appel au respect de la dignité de son peuple est lancé sans esprit de vengeance. Elle ne ménage d’ailleurs pas ses critiques à l’égard des dirigeants palestiniens. Et plus largement, ce film est un film anti-colonialiste qui poursuit la réflexion engagée par un homme comme Frantz Fanon et son propos déborde le cadre même de la situation décrite ici.