
un livre récent, que nous discuterons prochainement, « Our Mathematical Universe. My quest for the ultimate nature of reality » le cosmologiste Max Tegman développe l’hypothèse selon laquelle l’univers profond ne consiste pas en ce que nous percevons comme des réalités, soit qu’il s’agisse seulement de réalités sensibles, soit qu’il s’agisse de réalités descriptibles par les mathématiques. Il serait, en fait, intrinsèquement mathématique. De plus, selon Tegman, les structures mathématiques permettant de décrire notre univers ne correspondraient qu’à l’une des innombrables structures mathématiques encore à découvrir formant la nature profonde de la réalité. (...)
Un problème à traiter, dans la suite de ces considérations, serait celui de la nature du cerveau, notamment du cerveau humain, et notamment de celui desdits mathématiciens. L’évolution n’en a-t-elle fait qu’un instrument inutilement complexe servant initialement à découvrir des prédateurs dans la brousse africaine ? Pourquoi dans ce cas seraient-ils capables de concevoir des structures mathématiques, soit réelles, soit imaginaires, ressenties comme platoniciennes, et correspondant à des univers eux-mêmes soit réels soit imaginaires ? Existerait-il, comme le soupçonne Roger Penrose et de plus en plus avec lui d’autres théoriciens de la biologie quantique, des connexions qui se découvriraient progressivement entre nos cerveaux (Penrose préfère utiliser le terme de conscience) et l’ « ultime nature de la réalité » qui, selon les termes de Max Tegmann évoqués en introduction, serait mathématique. Dans ce cas, la question que nous posions en titre « L’univers est-il mathématique ? Et de quelles mathématiques s’agit-il ? » pourrait commencer à trouver des débuts de réponse.