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L’ordre règne dans la classe (École réac vs école libre)
Article mis en ligne le 7 novembre 2014
dernière modification le 4 novembre 2014

« Dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les institutions modernes. On y exalte l’Ancien Régime et les anciennes structures sociales. Si cet état de choses se perpétue, il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans, où l’on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d’un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 28 mai 1871. »

Jules Ferry

Le consensus réac-publicain

« Les constats du FN, repris par le “Collectif Racine”, sont à peu près tous corrects », Jean-Paul Brighelli, Le Point (4 octobre 2013).

« […] Quant aux mesures préconisées par le programme du FN, on y retrouve les mêmes cibles que dans la prose des “républicains” : “L’école n’est pas ‘un lieu de vie’ où l’enfant construirait son savoir par lui-même. Depuis 1968, les méthodes pédagogistes ont peu à peu démantelé l’école de la République, bloquant l’ascenseur social et faisant de nos enfants des cobayes livrés à toutes les expériences plus catastrophiques les unes que les autres. Au centre de l’école, doit se trouver la transmission des connaissances, acquises difficilement par l’humanité au cours des siècles. Le maître sait, et n’a pas à être tutoyé par l’élève, qui lui doit respect et obéissance pour apprendre grâce à son effort évalué par la notation. Si félicitations et encouragements sont nécessaires, les sanctions sont tout aussi inévitables.”

C’est dans cette logique que s’égrènent une succession de propositions et de slogans qui célèbrent l’ordre, la discipline, l’obéissance mais aussi l’appauvrissement des savoirs étudiés et des méthodes […]. S’y lit surtout la nostalgie d’une école de la tradition (avec ses cartes de géographie, ses dates de l’histoire de France, ses leçons de calcul, ses dictées, etc.) qui cherche absolument à nous convaincre que l’école est devenue un “centre aéré”, où plus rien ne s’apprend. Derrière le “retour à l’ordre”, c’est la “tolérance zéro” – en bon français “l’intolérance”, concept pour lequel le FN dispose en effet d’une longue expérience – le primat du répressif sur l’éducatif, sans qu’on sache très bien en quoi la restauration des écoles-casernes conduirait à l’avènement d’individus libres et autonomes. […] C’est aussi, au nom de l’inégalité des capacités, la volonté de renforcer le rôle de l’école comme outil de reproduction et de légitimation des hiérarchies – auquel il est sans cesse fait référence – en instaurant au plus tôt des orientations au profit des élites et au détriment de l’immense majorité. Derrière la laïcité, une politique d’épuration culturelle et de stigmatisation de certaines catégories d’élèves, non pas pour des raisons pédagogiques (en quoi les menus des cantines sont responsables de l’état du système éducatif ?) mais là encore pour des motifs idéologiques. Derrière la nostalgie des méthodes traditionnelles, de l’élevage “à la dure”, c’est le formatage d’une population qu’il s’agit de dresser, de modeler et non d’éduquer ou d’accompagner dans son appropriation des savoirs. »

Gregory Chambat « Programme éducatif : de qui s’inspire le FN ? », 6 avril 2014. (...)

L’école de l’anarchie

L’éducation a toujours été une préoccupation – et pas seulement théorique – du courant libertaire. La Paideia est une école alternative à Mérida en Espagne, qui fonctionne sur un principe d’assemblée et d’apprentissage de l’autonomie.

« Contrairement aux “écoles libres” comme l’école Summerhill de A.S Neill, [l’école de ] Paideia n’envisage pas le fait de grandir libre comme quelque chose de passif. Il n’y a pas d’attitude de laisser-faire où les enfants peuvent faire tout ce qu’ils veulent et les éducateurs restent passifs. Il s’agit ici d’un processus beaucoup plus dynamique, qui implique de créer ensemble une communauté de travail érigée sur un socle de « valeurs » bien définies, et où les droits des éducateurs et des élèves sont reconnus à égalité. Au cœur de la vie et de l’apprentissage à l’école sont sept « valeurs » dérivées de la philosophie anarchiste : l’égalité, la justice, la solidarité, la liberté, la non-violence, la culture et, la plus importante, le bonheur. Plus que les maths et les langues, voilà les vrais sujets. Mais c’est la manière dont ces valeurs sont apprises qui est aussi importante que ce qu’elles représentent en soi. (...)