Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Futura-Sciences
L’interdiction des HFC sauvera-t-elle la planète ?
Article mis en ligne le 22 octobre 2016
dernière modification le 20 octobre 2016

Depuis quelques jours maintenant, la presse qualifie unanimement d’ « historique » l’accord signé à Kigali (Rwanda) par la communauté internationale en vue de planifier la disparition progressive des hydrofluorocarbures, les désormais fameux HFC. Mais en quoi consiste exactement cet accord ? Les réponses avec notre interview exclusive de Denis Clodic, membre du Comité technique du programme des Nations unies pour l’Environnement.

« Globalement, c’est une très bonne nouvelle », assure Denis Clodic, membre du Comité technique du programme des Nations unies pour l’Environnement depuis 1994. Cette bonne nouvelle, c’est l’annonce de la conclusion à Kigali (Rwanda) d’un accord s’attaquant aux hydrofluorocarbures, désormais connus sous le nom de HFC.

Les HFC sont aujourd’hui essentiellement utilisés dans des applications de froid commercial et dans les installations de réfrigération et de climatisation individuelles. Mais ils apparaissent également dans les aérosols et les mousses d’isolation. Selon une étude de l’université de Berkeley, leurs émissions progressent de 10 à 15 % chaque année, à mesure notamment que les pays en développement s’équipent de systèmes de climatisation. (...)

des solutions technologiques alternatives à ces gaz ont été trouvées, en tête desquelles, les hydrofluoro-oléfines, encore désignées par l’acronyme HFO. Ces fluides frigorigènes dits de quatrième génération sont constitués de molécules non saturées qui comptent au moins une liaison carbone-carbone double. Des molécules particulièrement réactives dans l’atmosphère. Leur courte durée de vie leur offre un GWP proche de 1 ! Et, « les HFO ont passé avec succès de nombreux tests de toxicité. Nous n’aurons pas de mauvaise surprise de ce côté », affirme Denis Clodic.

Les fluides frigorigènes dits naturels (ammoniac, CO2 et hydrocarbures), quant à eux, malgré leur relative dangerosité — liée à leur inflammabilité notamment — et leur manque d’efficacité, présentent également un faible GWP. « Suite à l’accord de Kigali, estime Denis Clodic, ils devraient connaître une extension, même si elle doit rester modérée. » (...)

Une avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique

Ainsi, le calendrier prévoit l’élimination de 1,7 milliard de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030. C’est l’équivalent des émissions annuelles du Japon qui seraient ainsi rayées des tablettes. Et d’ici 2050, ce ne sont pas moins de 72 milliards de tonnes d’équivalent CO2 qui devraient ainsi disparaître, soit pas moins de deux années d’émissions mondiales.

L’élimination des HFC à fort GWP pourrait, selon une étude de l’Intitute for governance and sustainable development, réduire le réchauffement climatique de 0,5 °C d’ici 2100. De quoi réaliser le quart de l’objectif fixé par le pacte de Paris de contenir la hausse de la température en deçà de 2 °C. Pourtant, « cela reste sans commune mesure avec les résultats que nous pourrions obtenir en acceptant de revoir enfin les bases de notre système énergétique », conclut Denis Clodic.