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L’impartialité des revues médicales remise en cause par une étude
Article mis en ligne le 30 juillet 2019
dernière modification le 29 juillet 2019

L’histoire d’un gardien que personne ne garde : les revues médicales demandent aux chercheurs qui publient dans leurs colonnes de dévoiler tout conflit d’intérêts ou élément qui pourraient mettre en cause leur impartialité. Une mesure saine et indispensable, que les éditeurs de ces revues ne s’appliquent pas à eux-mêmes, dénonce une étude. Et il y aurait beaucoup à révéler.

« Très peu de journaux médicaux dévoilent les potentiels conflits d’intérêts de leur équipe éditoriale », écrivent les auteurs de la recherche publiée en accès ouvert dans la revue médicale britannique BMJ ce 23 juillet.

Au total, seules 16 revues sur les 130 prises en compte font état des conflits d’intérêts potentiels des éditeurs de la revue. Et sur les 26 catégories de revues médicales prises en compte, la moitié ne dispose pas d’un seul titre qui applique cette politique stricte pour lutter contre les biais dans la diffusion d’informations.

Pourtant, il serait impératif et louable, selon les auteurs, de rectifier le tir dans les meilleurs délais : les équipes éditoriales des revues rassemblent en effet des acteurs des différentes disciplines, exposés comme leurs collègues à des méthodes et influences destinées à leur faire perdre leur intégrité en même temps que leur impartialité.

C’est l’industrie qui régale

« En 2014, 51 % et 20 % des 713 cliniciens travaillant comme rédacteurs en chef dans 52 revues de médecine de premier plan dans 25 spécialités différentes ont respectivement reçu des paiements généraux (par exemple, pour des consultations, des honoraires, le défraiement de repas, de voyages) et des paiements de recherche provenant de l’industrie », rappellent les auteurs de la recherche. (...)

Le comité international des éditeurs de revues médicales (International Committee of Medical Journal Editors) propose depuis plusieurs années une charte en matière de transparence des conflits d’intérêts des auteurs et chercheurs — qui n’a rien d’obligatoire et n’entraine pas de sanctions —, mais les éditeurs restent hors de portée de celle-ci.
(...)

Une honnêteté intellectuelle d’autant plus vitale que les résultats de la recherche influencent forcément cette dernière, et les effets de l’avancée scientifique sur toute la société.