
L’hibernation humaine. En science-fiction, elle est maîtrisée. Mais dans la vraie vie, nous en sommes loin. Peut-être un tout petit peu moins, grâce à des travaux présentés récemment. Ceux de chercheurs qui ont induit, pour la première fois, de manière fiable, une hypothermie chez des primates.
En science-fiction, c’est monnaie courante. Pour permettre à des humains de survivre à de longs voyages interstellaires, ils sont placés en état d’hibernation. Mais pour la science, l’idée reste un défi. Les stratégies de différents mammifères qui s’adaptent ainsi à des conditions hivernales difficiles continuent d’être passées au crible. Et des chercheurs de l’institut de technologie avancée de Shenzhen (Chine) annoncent aujourd’hui avoir franchi « une étape importante sur le long chemin vers l’hibernation artificielle ». (...)
Ils ont activé, par manipulation chimiogénétique, des neurones excitateurs dans la zone préoptique de l’hypothalamus - connue chez la souris pour son rôle régulateur de la température corporelle - de macaques crabiers (Macaca fascicularis). Et ce faisant, ils ont, pour la première fois, obtenu, de manière fiable, une hypothermie artificielle - l’une des caractéristiques essentielles de l’hibernation - chez un primate. Même s’il reste non humain. (...)
L’ESA prépare des modules d’hibernation pour ses astronautes contrôlés par une IA et inspirés de l’ours
L’humanité a posé le pied sur la Lune. Mais s’arracher vraiment à nos racines terrestres constitue toujours un défi. Et l’hibernation pourrait nous aider à y arriver. Si nous parvenons à copier les stratégies de l’ours, estiment aujourd’hui des chercheurs. (...)
Lorsqu’ils hibernent, les animaux réduisent leur fréquence cardiaque, leur respiration et d’autres fonctions vitales. Ils mettent leur métabolisme en sommeil. Une manière efficace d’économiser de l’énergie. Et les chercheurs de l’ESA engagés dans le programme d’exploration humaine de l’espace estiment que réduire sur ce schéma l’activité métabolique d’un équipage en route pour la planète Mars ne serait-ce qu’à 25 % de son activité normale, réduirait considérablement les besoins en eau et nourriture tout comme les besoins en espace de vie.
Les chercheurs avancent même que cette forme d’hibernation aiderait à limiter l’ennui, le sentiment de solitude, le stress et ainsi les niveaux d’agressivité liés au confinement dans un engin spatial. Des questions qui se posent nécessairement lorsqu’il s’agit d’embarquer un équipage pour un voyage de plusieurs années, loin de la Terre et vers une planète hostile. (...)