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Greek crisis
L’heure du fantôme
Article mis en ligne le 14 mai 2013

En ce lundi 13 mai, les gros titres des journaux sont consacrés à la grève des enseignants, pressentie et non décidée, et néanmoins déjà interdite de fait, par la “réquisition préventive” des intéressés, “car une telle mobilisation en période d’examens scolaires, porterait attente à la paix sociale et nuirait de façon caractérisée à la santé publique”, d’après le décret du ministre Arvanitopoulos.

Hier 13 mai à Chalkidiki, nos... aborigènes habituels, horrifiés par l’or et par ses exploitants venus d’Athènes et d’ailleurs déforester leur région, ils ont dû affronter une fois de plus, les unités plus spécialisées que jamais, de la police de notre régime méta-démocratique. Certains femmes même, affirment avoir été frappées par les MAT, les CRS grecs. C’est un tournant, dans la guerre à bas voltage menée contre les habitants, à Chalkidiki ou ailleurs en Grèce. Authentique... temps de chien. (...)

“C’était comme si nous avons participé à un film policier. L’hélicoptère de la Police bourdonnait au dessus de nos têtes, raconte Vasso Varvaressou. Ils nous poussaient se servant de leurs boucliers, nous avons été frappées et insultées sans aucun ménagement. Ils nous ont traité de salopes et de poufiasses. (...)

Théophilos Papadakis, syndicaliste de la Police, décrit même à sa manière une situation sur place, devenue intenable : “C’est incroyable ce que nous rapportent nos confrères sur le terrain. Certains habitants utilisent des arbalètes pour lancer sur nos hommes des clous et des pierres. Ils utilisent des tuyaux, à l’intérieur desquels ils placent de la poudre, celle utilisée pour les feux d’artifice, avant de diriger leurs charges sur nos confrères. C’est bien d’investir en Grèce, sauf que ces investissements ne peuvent pas se réaliser sous la protection policière massive et permanente. On devrait les entreprendre à l’issue d’un dialogue avec les communautés locales”, d’après le reportage du Quotidien des Rédacteurs de ce lundi 13 mai.
(...)

le droit de grève bénéficie de la présomption de légalité, et tant qu’une décision de la justice n’a pas statué autrement, toute grève demeure légale et possible, y compris pour ce qui en résulterait des conséquences prévisibles, tant sur le plan individuel, que sur le plan social et collectif. Et à présent, ce droit est étouffé à sa naissance, car il précède de tout examen légal et institutionnel pour ce qui tient à son exercice. C’est de fait, l’interdiction du droit de toute grève future qui est ainsi instaurée dans ce pays, une sorte de chirurgie policière et préventive, transformant et simultanément, l’Administration en policier, juge et bourreau exécuteur”. (...)

Inexorablement, nous glissons... sur la pente fatale d’un avenir à moitié réalisé, pour ce qui est du régime politique post-constitutionnel, instauré par les élites “nationales”, par le FMI et par l’Union Européenne. De toute évidence, le désir ne manque pas, d’en finir et si possible rapidement, avec ce qui en reste des régimes démocratique et des souverainetés populaires, sur “son” territoire. Nos sociétés, épuisées, hypnotisées et défaites, se laissent ainsi dépêtrer, tant le fantôme du monde, et d’abord le leur, au même titre que la déréalisation minutieusement préparée et désormais acquise de leur existence, incarnent cette auto-aliénation définitive qui n’est pas qu’économique. (...)

il va falloir “s’occuper”, rapidement et sérieusement du “fantôme” pour s’en sortir, si c’est encore possible, chez nous ou ailleurs, et de même, que chez les Allemands, tout autant touchés par le “phénomène” que nous autres “fainéants” du Sud. (...)