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Futura Sciences
L’expédition 7e continent traque les déchets plastiques en Atlantique
Article mis en ligne le 5 mai 2014

L’accumulation de déchets plastiques, baptisée « 7e continent », est surtout connue dans le Pacifique. Mais elle existe aussi en Atlantique. Patrick Deixonne entame aujourd’hui une nouvelle expédition dans la mer des Sargasses pour étudier, cartographier et médiatiser cette pollution marine dangereuse et méconnue.

Ce soir, à Fort-de-France, en Martinique, un catamaran de 18 mètres, quittera le port du Marin. Le voilier mettra cap au nord pour entrer dans la mer des Sargasses. Pour la seconde fois, l’expédition 7e continent, dirigée par l’explorateur Patrick Deixonne, part à l’assaut de ces masses de matière plastique de toutes tailles, du gros déchet flottant aux microscopiques particules réparties au sein d’une profonde couche d’eau. En 2013, l’expédition avait exploré le « gyre » central de l’océan Pacifique, où cette accumulation prend des proportions énormes. Patrick Deixonne avait commenté pour Futura-Sciences les résultats de cette étude menée à bord du bateau.

Cette fois, le travail, étalé sur trois semaines, porte sur l’Atlantique nord, touché lui aussi par cette pollution insidieuse et mal connue, et sera conduit dans le gyre de la mer des Sargasses, entourée par le Gulf Stream. Sous la direction de Claire Pusineri, biologiste, l’équipe scientifique du bord mettra en œuvre plusieurs expériences, mises au point au Cnes, à l’Esa et à l’Icam de Toulouse. Mise à l’eau une heure par jour, une bouée plongeante mesurera la quantité de particules de plastique jusqu’à 30 m, en même temps que des paramètres physiques (température, salinité et luminosité) et biologiques (quantité de phytoplancton). Réalisée par des ingénieurs de l’Icam de Toulouse en collaboration avec le Cnes, cette bouée baptisée Gyroplastique servira non seulement à ces mesures directes, mais aussi à améliorer les méthodes de détection des matières plastiques dérivantes par les satellites. Des bouées dérivantes seront larguées pour un suivi à long terme. (...)

Parce qu’il s’agit de sensibiliser, l’équipe a organisé en parallèle l’opération « De la Seine jusqu’au 7e continent », entre Châtillon-sur-Seine et Le Havre, en passant par Paris. Grâce au programme scolaire Argonautica, du Cnes, et aux établissements d’enseignement agricole, collèges et lycées seront successivement mobilisés pour des actions pédagogiques en lien avec l’expédition. Les classes suivront le journal de bord et pourront même avoir des liaisons radio avec l’équipage. Encore plus que les autres, les jeunes générations doivent être sensibilisées à l’impact de nos gestes quotidiens sur l’océan. Jeter un sac en plastique dans la nature, c’est l’envoyer dans l’estomac d’organismes marins…