
L’ accord entre les dirigeants de l’Eurogroupe annoncé hier, 25 mars 2010, pourrait marquer une rupture historique dans la construction européenne. Pour la première fois les dirigeants européens appellent au secours le Fonds Monétaire International pour aider un pays de la zone euro, la Grèce
L’accord est très imprécis sur les mécanismes de cette aide, et stipule qu’elle ne serait sollicitée « qu’en dernier ressort ».
Mais il s’agit d’un abandon majeur de souveraineté des capitales européennes.
– Non contentes d’avoir renoncé à toute politique budgétaire européenne autonome ;
– non contentes d’avoir confié le pouvoir monétaire à une Banque centrale européenne indépendante de tout contrôle démocratique ;
– non contentes d’avoir dérégulé les marchés financiers et de laisser les fonds spéculatifs saigner à blanc les salariés, les PME, les services publics et maintenant les États eux-mêmes,
les autorités de la zone euro décident aujourd’hui de partager la responsabilité de la monnaie européenne avec le Fonds Monétaire International.
Ce dernier, largement contrôlé par les États-Unis, a toujours agi en fonction des intérêts de l’industrie financière internationale.
...les régulateurs n’ont pas pu identifier les fonds spéculatifs qui attaquent la Grèce, et ont transmis le dossier … aux services secrets...
...Déjà, le 16 mars dernier, les ministres des finances européens avaient renoncé à imposer aux fonds spéculatifs la simple obligation… de s’enregistrer. La démission du pouvoir politique devant les spéculateurs est véritablement indécente
...il faut taxer et réguler fortement les transactions financières, en commençant si nécessaire à l’échelle européenne...
...Le FMI n’aura de légitimité à intervenir que le jour où, totalement réformé et démocratisé, il sera devenu une agence de l’ONU responsable de la stabilité financière et monétaire, ce bien public mondial.