
Le cinquantième anniversaire des accords d’Evian laisse sans voix. Ci-dessous, un communiqué du MRAP évoque le nécessaire travail des historiens ayant à revenir sur ces “événements” d’Algérie. Il appelle aussi à la reconnaissance comme “crime d’Etat” du massacre du 17 octobre 1961 « et des jours qui ont suivi ».
En consultant les travaux d’historiens, comme ceux de Jean-Luc Einaudi, sur ce désormais fameux 17 octobre, on vérifie en effet que ce ne fut pas une date isolée. C’est de 1958 à 1962, pendant quatre longues années, que le préfet Maurice Papon organisa la persécution, la torture et le meurtre d’algériens, à Paris et alentour.
Quatre années pendant lesquelles des centres de tortures étaient installés dans Paris, à Vincennes – dans les locaux de l’actuel « centre de rétention » où l’on enferme les sans-papiers, aujourd’hui, dans des conditions abjectes ; dans le 13e, dans le 18e ; à Nanterre.
Quatre années, de 1958 à 1962, pendant lesquelles deux brigades spéciales de chasse aux algériens sévissaient dans Paris. Maurice Papon n’aura jamais été jugé pour ça. Tous les faits relevants de la guerre d’Algérie n’ont-ils pas été amnistiés ?
Une guerre qui avait commencé quatre ans plus tôt, en 1954. Une vague d’assassinats gratuits avait ouvert le bal, en cette « Toussaint rouge ». Huit années d’horreur. Tant de morts.
En 1830, les français étaient arrivés dans l’idée que “l’extermination est le procédé le plus élémentaire de la colonisation”, ainsi que pouvait le déclarer, placidement, un ministre de Louis-Philippe. (...)
Fausse guerre et fausse paix, qu’on célèbre aujourd’hui.
Si horrible, qu’on ne saurait qu’en dire. Car c’est nous, nous-mêmes, nos parents, nos frères, comme nos enfants qui auront été manipulés, jusqu’au cœur de nos âmes...
Un demi-siècle après l’énorme mensonge est encore debout (...)