
Le 10 septembre prochain, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) entrera dans le vif d’une problématique nouvelle concernant l’’enfouissement des déchets nucléaires à « vie longue », c’est-à-dire dont la radioactivité perdure pendant des milliers d’années. Ce jour-là se réunira pour la première fois le comité de pilotage d’un nouveau programme, dit GEOSAF2, visant à étudier les méthodes d’exploitation des stockages de ces déchets.
« Jusquà récemment, on analysait la faisabilité du concept, maintenant on prend le virage de l’analyse de la surête de l’exploitation nucléaire », dit Michael Tichauer, président de ce comité et chercheur à l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). « Il s’agit de faire le lien entre la sûreté à long terme et la sûreté en phase d’exploitation ».
Pendant une centaine d’années après la décision de créer ces stockages en profondeur, en effet, il faudra à la fois creuser les galeries et y installer les équipements nécessaires, tout en commençant à l’exploiter, c’est-à-dire à y entreposer les conteneurs de déchets.
« La sûreté pendant l’exploitation est un des sujets qui nous mobilise le plus, dit Marie-Claude Dupuis, directrice de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). En insistant sur la sûreté à long terme, on a pu donner l’impression que le confinement était sans problème. » Ce qui n’est pas vraiment le cas. (...)
« L’incendie est la question principale : elle peut remettre en cause la faisabilité d’un stockage », estime M. Thuilllier. Le risque semble gérable à l’IRSN et à l’Andra. Qui évoquent cependant la nécessité de reconditionner les colis contenant du bitume et le doublement de galeries, pour pouvoir évacuer les mineurs en cas de nécessité. Ces précautions entraîneraient des surcoûts importants.
D’autres problèmes apparaissent, comme le rejet par l’installation de gaz faiblement radioactifs par une ventilation d’un flux de 500 000 m3 par seconde, sa consommation d’eau comparable à celle d’une ville de 50 000 habitants, ou sa consommation électrique requérant une puissance de 72 mégawatts. Des questions nouvelles, aussi : « L’exploitation se déroulera sur cent ans ; comment maintenir les compétences sur une telle durée ? », observe M. Tichauer. (...)