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L’emploi dans l’industrie nucléaire : les mystifications d’Henri Proglio
Article mis en ligne le 13 novembre 2011
dernière modification le 10 novembre 2011

S’appuyant sur une étude commandée par Areva, Henri Proglio, PDG d’EDF, prétend qu’une sortie du nucléaire mettrait « un million d’emplois en péril », dont 400 000 emplois directs et indirects de la filière. Or, son calcul est des plus fantaisistes, et ne tient aucun compte des emplois que créerait le développement des énergies renouvelables, induit par l’abandon de l’atome. (...)

La filière nucléaire nationale emploierait directement ou indirectement 400 000 personnnes. Henri Proglio tire ce chiffre d’une étude commanditée par Areva et publiée en juin dernier. L’étude a été réalisée par l’un des plus gros cabinets mondiaux de conseil en stratégie et d’audit (du type Ernst & Young), PricewaterhouseCoopers (PwC), siégeant à Londres. PwC estime à 125 000 le nombre d’emplois directs générés par la filière nucléaire. Par de savants calculs sur les effets indirects et induits, PwC en arrive « à estimer à 410 000 le nombre d’emplois totaux dépendants de l’industrie électronucléaire en 2009 » (source Enerzine). Précisons que PwC a plusieurs fois été mis à l’index pour ne pas avoir détecté des fraudes massives (lors de la construction d’un oléoduc en Russie par exemple) ou des risques financiers conduisant à des faillites bancaires. Bref, de quoi s’interroger sur sa rigueur professionnelle, d’autant que le commanditaire de l’étude est l’un des principaux acteurs de la filière nucléaire française. (...)

Les calculs de PwC laissent perplexe

Environ 18 000 salariés d’EDF travaillent directement dans les 18 centrales nucléaires [1]. Il faut y additionner les 20 000 sous-traitants intervenant dans la maintenance des centrales (selon EDF). Soit – comptons large – environ 40 000 personnes dont l’emploi dépend directement de l’exploitation des centrales nucléaires. Ajoutons à cela les effectifs du groupe Areva, presque dédiés en totalité à la filière nucléaire, de l’extraction d’uranium au retraitement des déchets radioactifs (47 851 « collaborateurs »), ceux du Commissariat à l’énergie atomique (16 000 ingénieurs et chercheurs), ceux de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (1 768 salariés), et, enfin, ceux de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (500 salariés). Résultat : un peu plus de 106 000 emplois directs. (...)

C’est, à 20 000 près, le nombre d’emplois auxquels arrive un rapport parlementaire « sur l’aval du cycle nucléaire », rédigé quinze ans plus tôt
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Les députés évoquent bien des emplois « directs » mais aussi « indirects ». Henri Proglio, avec l’aide de PwC, en a dégoté 300 000 de plus, on ne sait trop comment.
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En dix ans, le secteur allemand des énergies renouvelables a créé 130 000 emplois dans l’éolien, la biomasse ou le solaire. Combien l’industrie nucléaire française a-t-elle créée d’emplois en dix ans ?

Wikio

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