
Dans sa courte préface, Noëlle Lenoir parle, entre autres, de la violence, de l’inégalité et du cri des femmes, « Le cri des femmes, mêmes sous ses formes les plus radicales, n’est jamais inutile, et l’indifférence restera encore et toujours le pire ennemi de ceux et celles qui ne veulent pas voir perdurer un état de fait dont l’humanité s’est trop longtemps accommodée »
des débats sur les droits civiques et la liberté d’expression, de l’actualité européenne d’une barbarie ciblée sur les femmes (guerres des Balkans), de l’égalité de droit entre femmes et hommes et les inégalités de fait, de la régression des droits des femmes s’accompagnant du déni des droits à la sexualité et à la santé…
Dans sa préface à l’édition française de 2004, Catharine A. MacKinnon aborde l’inégalité de sexes, les formes d’inégalité de pouvoir, la violence contre les femmes comme partie intégrante de cette inégalité, le sexe de ceux auxquels la loi donne du pouvoir, le genre des lois, « l’inégalité de sexe se trouve au fondement même des normes juridiques », les abus sexuels permis par les lois qui les combattent, la pornographie et la misogynie dissimulées sous le droit à la liberté d’expression, « le racisme et le sexisme de la loi et de la société ne sont pas seulement étroitement imbriqués mais se constituent mutuellement à bien des égards », les violations humaines non sous l’angle de la morale mais des « dommages causés à la personne », les expériences de femmes bien précises, la suprématie masculine… (...)
A chacun-e aujourd’hui, trente ans plus tard, d’entendre cette féministe irréductible, à travers ses analyses ; ne pas en rester à la surface des choses mais bien pénétrer au cœur des rapports sociaux de sexe – mais pas seulement – pour comprendre les modalités des violences, en particulier sexuelles, exercées contre les femmes et comment les normes juridiques concourent au maintien du statu quo au bénéfice des hommes.
Les conférences « cherchent des réponses aux grandes questions que pose la subordination des femmes aux hommes ». L’auteure y aborde le genre « tout en étant une forme d’inégalité particulière, contribue, lui aussi, à l’incarnation et à l’expression sociale des inégalités de races et de classes, elles-mêmes profondément enracinées en lui ». (...)