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Les Nouvelles News
L’écologie est-elle féministe ?
Couverture ouvrage Revue Emulations : Femmes et écologie Delphine Masset Eric Hitier (dir.) Éditeur : Presses universitaires de Louvain
Article mis en ligne le 19 novembre 2016
dernière modification le 4 novembre 2016

Féminisme et écologie : deux combats parallèles et convergents contre une même prétention des hommes à la domination du monde ?

Où placer l’écoféminisme ?

La première section montre l´intérêt de l´écoféminisme, un courant de pensée introduit en France par Françoise d´Eaubonne dans une tentative de faire dialoguer le féminisme de Simone de Beauvoir avec l´écologie politique de Serge Moscovici. Cette intersection dénonce et déconstruit la double domination des hommes envers les femmes et la nature. Cette domination serait de la même nature. Ce qui voudrait dire qu´il n´y aura pas de révolution verte possible sans une profonde subversion du rapport homme/femme au sein de la société contemporaine.

Les auteures mettent ensuite en avant l´idée traditionnelle du lien privilégié entre la femme et la nature, un lien plus « vrai », plus « authentique ». Cette hypothèse va du côté d’un féminisme différencialiste, qui voudrait souligner l´importance des différences entre les hommes et les femmes pour mieux valoriser ce qui est propre à la femme. Mais la mise en relief de la différence entre les sexes est un sujet de débat au sein du féminisme, dont on peut identifier trois versants. (...)

La nature et la femme : deux figures de l’Autre

Ghaliya Djelloul et Delphine Masset signent un article très stimulant sur le caractère sacré du féminin : selon ces chercheuses, la féminité comme la nature sont considérées par l’imaginaire masculin comme l’Autre, le chaos, le contraire de l’ordre et de la rationalité qui s´incarneraient dans les vertus masculines. Qu´elles soient une icône ou une menace pour l´homme, la femme comme la nature renvoient à cet Autre mystérieux et irréductible qu´il faut maîtriser. Pour ce qui est de la femme, c´est l´appel à la pudeur et la chasteté qui a fait limite pour maintenir l´ordre social pendant des siècles, et jusque dans le présent. (...)

Catherine Thomas assume courageusement de défendre, coûte que coûte, un mode de vie écologiste, malgré les critiques des défenseurs de la modernité et du progrès.

Par de tels actes qui allient les préoccupations féministes aux préoccupations écologistes, l´écologie se révèle être une arme efficace contre le capitalisme. On peut alors décliner trois formes de résistance au capitalisme : par la modification du système économique qui suppose de transforme les modes de consommation ; par la modification des représentations et des pratiques au moyen de la culture ; et, enfin, de façon plus radicale, par une démarche spirituelle de conversion de notre rapport au monde.

C´est la troisième position que l’ensemble des auteures visent dans la publication de cet ouvrage : un changement radical des consciences pour faire advenir un nouveau monde, où l´écologie puisse enfin prendre toute sa valeur et son importance.

La troisième partie du livre est un entretien avec Isabelle Durant, eurodéputée verte. C´est qui est passionnant dans cette interview, c’est de voir comment cette femme se retrouve confrontée aux critiques au sein du féminisme « libéral-égalitariste » parce qu´elle défend la différence entre les hommes et les femmes et qu´elle pense que l´écologie est par définition féminine. (...)