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L’autre moitié du ciel
Article mis en ligne le 17 novembre 2011
dernière modification le 14 novembre 2011

Produire l’électricité... mais pour quels besoins ?

La sortie du nucléaire de l’Allemagne s’accompagne de longue date d’une politique de réduction de la consommation. Tandis qu’en hiver, pour se chauffer, la France importe de l’électricité d’outre-Rhin. (...)

Certains se sont emparés d’un rapport de Cap Gemini sur le marché européen de l’électricité pour évoquer le spectre de coupures d’électricité en France aux périodes de pointe hivernales et l’attribuer à la légèreté de nos chers voisins... En oubliant soigneusement de signaler que la pointe hivernale française, qui peut atteindre les jours de grands froids plus de 90 gigawatts, est due pour un bon tiers au caractère massif du chauffage électrique dans notre pays. C’est notre politique de Gribouille du « tout électrique, tout nucléaire » qui nous force à importer en hiver de l’électricité que nos réacteurs nucléaires seraient incapables de produire à un coût raisonnable, en réalité de l’électricité d’origine fossile et non pas nucléaire en provenance d’Allemagne avec un contenu en CO2 important. Alors, à qui la faute ?

D’autres, comme le journal Le Monde du 25 octobre dernier, dans son éditorial et dans l’article « La fin du nucléaire passe par le charbon » qui l’accompagne, s’interrogent sur les conséquences économiques, politiques et environnementales de la décision allemande de sortie du nucléaire : une facture qui s’envolerait à cause des énergies renouvelables et de l’isolation des logements, du CO2 supplémentaire avec les nouvelles centrales à charbon, une dépendance accrue vis-à-vis du gaz soviétique. De quoi méditer cet exemple, comme le titre l’éditorial.

Encore faudrait-il que cette méditation s’appuie sur des bases complètes. (...)

Des économies d’électricité, l’autre moitié du ciel (ou de l’enfer, pour certains), pas un mot, sauf pour évoquer le coût élevé des opérations d’isolation des logements, ce qui, en Allemagne n’a qu’un rapport assez lointain avec les économies d’électricité puisque nos voisins, contrairement à nous Français, ne se chauffent pas massivement à l’électricité.

Et pourtant leur programme d’économie d’électricité est ambitieux : 10% d’économies de consommation d’électricité en 2020 par rapport à 2008 (50 TWh) et 25% en 2050.

Mais plutôt que de supputer les chances de réussite de ce programme, voyons ce que nos voisins ont déjà fait depuis 10 ans dans ce domaine par rapport à nous. (...)

Le débat qui s’engage aujourd’hui sur le nucléaire ne devrait pas continuer à occulter cette question majeure en continuant d’argumenter sur des pourcentages de production électrique, mais sans jamais dire à quels besoins ils s’appliqueront. (...)

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