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L’argot, vie et mort d’une langue du peuple
Article mis en ligne le 24 août 2020
dernière modification le 23 août 2020

Langue orale typiquement populaire, l’argot a suscité dès le XIXe siècle la curiosité des journaux, qui se sont plu à en reproduire les meilleures expressions et à en décortiquer les mécanismes.

« L’argot, c’est le verbe devenu forçat », disait Victor Hugo. Comme l’auteur des Misérables, les journaux français affichent dès le XIXe siècle une véritable fascination pour l’argot, ce langage populaire aux expressions riches et imagées, souvent associé aux criminels, mais dont l’usage dépasse en réalité largement le simple milieu des gouapes, des marlous, des arsouilles et autres fleurs de bagne.

En 1856, le dramaturge Albert Monnier se risque dans Le Figaro à une « excursion dans l’argot ». De cette virée en zone louche, il ramène quelques perles :

« Une table, c’est une carrante, parce qu’on s’y carre.

Le soleil s’y nomme le luisant, ou le bourguignon.

Une perruque – une réchauffante, ou un gazon.

Une porte – une lourde ; – l’ouvrir, déboucler une lourde.

Une sonnette – une branlante.

Un pantalon – un montant.

Un habit, une pelure, absolument comme pour une pomme qu’on épluche.

S’habiller, c’est se piausser, se mettre une autre peau. Déshabiller quelqu’un de force, c’est le dépiausser. (...) "