
« Plusieurs féministes au Québec cherchent à mieux comprendre l’antiféminisme en général, et ses impacts sur le mouvement des femmes en particulier. L’R des centres de femmes du Québec, dans le cadre du Service aux collectivités de l’UQAM, a donc participé à une enquête auprès de 16 féministes engagées dans divers secteurs du mouvement des femmes, pour mieux documenter les actions et les attaques antiféministes, et comprendre comment les femmes y réagissent.
Cette étude replace ce phénomène dans le contexte politique des années 2000, marqué par l’influence des forces conservatrices et du discours masculiniste. Les résultats de la recherche permettent de mieux connaitre les types d’actions antiféministes (menaces de mort, insultes, perturbation d’évènements féministes, etc.) ainsi que leurs formes (psychologique, sexuelle, économique, etc.), et de découvrir si les féministes sont entrainées dans un « cycle de la violence antiféministe » similaire au « cycle de la violence conjugale ». Enfin, les féministes discutent également des manières de faire face à ce problème. »
L’antiféminisme comme « contre-mouvement » social, ceux et celles qui s’opposent au féminisme, cherchent « à ralentir, arrêter, ou faire reculer l’avancée des femmes vers l’égalité et la liberté face aux hommes »…
Il est possible de distinguer plusieurs tendances et leurs différentes formes d’expression : un « antiféminisme ordinaire » ressassant des stéréotypes dénigrants à l’égard des femmes, des « antiféminismes conservateur et religieux » appelant à la préservation d’un ordre social fantasmé fondé sur des « valeurs présumées traditionnelles » ou des « valeurs supérieures » ou un « retour à un passé idéalisé » que menaceraient l’indépendance des femmes et les féministes, le « masculinisme » affirmant « que les féministes et les femmes dominent la société dans laquelle les hommes sont efféminés et n’ont plus de rôle significatif à jouer ». L’auteur indique que l’on peut ajouter le « postféminisme » une attitude consistant à prétendre que le féminisme n’est plus nécessaire, que l’égalité entre les sexes est atteinte, que les femmes peuvent maintenant se considérer comme individus autonomes et faire tout ce qu’elles veulent, comme les hommes… (...)