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l’Humanité
L’annexion de la Cisjordanie secoue l’Union Européenne
Article mis en ligne le 14 mai 2020

Plusieurs pays européens souhaitent que soit examinée la mise en place de mesures punitives contre Tel-Aviv en cas d’annexion des territoires palestiniens occupés. La France, encore timide, envisage des menaces.

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, arrive aujourd’hui en Israël pour y discuter notamment de l’annexion de la Cisjordanie (ainsi que de l’influence régionale de l’Iran). Un processus acté par le plan Trump présenté à la fin du mois de janvier. Une question si importante pour Benyamin Netanyahou, toujours premier ministre, et Benny Gantz, maintenant président de la Knesset (le Parlement), que les deux hommes ont décidé de retarder d’un jour la prestation de serment de leur gouvernement. On ne saurait rien refuser à l’allié indispensable sans lequel l’occupation israélienne et la colonisation ne pourraient perdurer. Le coup de force américain de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le déménagement de l’ambassade des États-Unis ne sont, pour l’heure, suivis que par le Guatemala. Il n’empêche, Washington et Tel-Aviv veulent accélérer la cadence et paver le chemin du vol total des terres palestiniennes à compter du 1er juillet, pour en terminer avant la présidentielle américaine de novembre. (...)

« Si l’annexion se poursuit, l’UE agira en conséquence »

Les Palestiniens, qui rejettent le plan Trump, ne peuvent s’y opposer seuls. L’espoir pourrait-il venir, une fois n’est pas coutume, de l’Union européenne ? Des discussions internes entre plusieurs pays européens seraient en cours. Tout en se refusant à en dire plus, un porte-parole de l’UE a refusé, lundi, de les commenter, mais a déclaré : « L’annexion est contraire au droit international et si l’annexion se poursuit, l’UE agira en conséquence. »

Dans ce contexte, la France exhorterait les 27 à envisager de menacer Israël d’une réponse ferme, s’il procède à une annexion de facto de parties de la Cisjordanie occupée. (...)

Des moyens de pression

Les moyens existent, notamment la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, censément fondé sur « le respect partagé des valeurs démocratiques et des droits de l’homme », qui octroie d’importantes préférences commerciales à Tel-Aviv. Pourrait également être envisagée la suspension d’Israël au programme de recherche et d’innovation de l’UE Horizon 2020, qui représentait près de 80 milliards d’euros entre 2014 et 2020. L’UE a aussi la possibilité de geler les accords et les échanges de matériels militaires et d’armements avec Israël. (...)

En termes de procédure, les gouvernements de l’UE devraient demander à la Commission et à la division de la politique étrangère de l’UE, le SEAE, d’établir une liste d’options. Et il faut une acceptation de tous les États membres pour une action collective. Israël le sait bien, qui compte notamment sur la Hongrie de Viktor Orban pour échapper à toute sanction.