
Pluie et grêle. L’automne frappe aux portes... du pays sans frontières. On y déguste encore certes ses fruits de saison ; disons qu’entre le raisin et le soi-disant nouveau gouvernement, le choix semble plutôt évident. Pourtant, la propagande des médias nous apprend que la “gouvernance Mitsotákis est très largement populaire”, donc... tout va bien.
Drôle de saison, drôle de guerre. Le ministre des Finances, lesquelles sont comme on le sait contrôlées par Bruxelles, c’est-à-dire par Berlin, a récemment été en tournée à Londres dans le cadre d’un Forum “pour l’investissement” réunissant la... crème brûlée grecque et la crème brûlante étrangère. Il s’est montré fort satisfait : “Les investisseurs étrangers s’intéressent fortement aux privatisations en Grèce”, presse grecque du 20 septembre.
Parmi les sponsors du Forum, et à part les entreprises grecques, on y découvre le cabinet d’avocat d’affaires Milbank, pour qui, “la Grèce offre d’excellentes opportunités pour les investissements internationaux, sous forme de titres de la dette, comme dans un certain nombre de secteurs attractifs, notamment les institutions financières, y compris pour les prêts non productifs, l’immobilier, l’énergie, le tourisme et l’hôtellerie, le transport maritime, la logistique et les transports, le pétrole et gaz, les industries du commerce en détail et autres. Pour ceux qui cherchent à investir en Grèce dans un large éventail de dossiers de premier plan, notamment les acquisitions de capital-investissement et de sociétés, les coentreprises et d’autres investissements, le financement à effet de levier et de la dette à haut rendement, offres publiques initiales et autres opérations sur les marchés des capitaux, titrisation de prêts non productifs et d’autres catégories d’actifs, restructuration financière, gestion des dettes en souffrance et des passifs, et toutes les questions liées aux domaines susmentionnés.”
On ne rase presque plus gratis, surtout lorsqu’il s’agit de rafler la totalité de la mise, c’est-à-dire du pays. (...)
Pendant ce temps, notre ami, le brocanteur et bouquiniste âgé du vieux centre-ville, vient d’être expulsé “gentiment” de son commerce. L’immeuble a été acheté, justement par des... investisseurs. Sa boutique déjà vidée, on lui permet d’exposer certains objets devant l’entrée, tandis qu’il ne peut attendre désormais ses clients que dans la petite rue. “Heureusement que les autres brocanteurs des lieux ont accepté d’arranger ma maigre marchandise chez eux afin de la vendre si possible avec la leur. Ce n’est pas évident... puis, ma retraite ne viendra pas tout de suite. Sans parler de l’âme perdue de ma boutique, Princesse ma chatte, qui est visiblement très perturbée.” (...)
“En attendant les Chinois et les autres peut-être, déjà, la classe aisée de la ville de Tríkala a acquis près du quart de la terre agricole de notre village, on revient au temps des grands propriétaires de la terre comme sous l’Occupation ottomane”, me dit mon ami Yórgos.
Et à Athènes, les fonctionnaires du “Ministère des Finances” font semblant de protester contre la privatisation progressive de leur service. “Non aux sociétés privées, chargées du contrôle fiscal”, peut-on lire sur leur banderole déployée devant “leurs” locaux. Mais c’est trop tard. L’administration fiscale en Grèce est désormais placée et ceci depuis quelques années, sous le contrôle total d’une société anonyme pilotée depuis Bruxelles et Berlin, la dite “Agence Indépendante des Finances en Grèce”. (...)
Les... “investisseurs” affluent ou presque, les plages se vident, tandis qu’en Thessalie, ceux de la classe moyenne locale préféreront les églises byzantines pour le baptême de leurs enfants. Au même moment, la Commission dite européenne, ordonne la fermeture définitive du plus grand chantier naval près du Pirée à Skaramangás. Cependant, la Grèce est un pays d’armateurs, dotée d’une Marine nationale précieuse face à l’agressivité historique de la Turquie en mer Égée et à Chypre, et de ce fait, ayant souvent fait appel au chantier de Skaramangás, presse grecque de la semaine. L’automne qui frappe alors... à la porte. (...)
“L’ancien littoral est désormais qualifié de propriété privée de l’État. La voie est ainsi ouverte à son usage exclusif par découpage en zones d’activités, pour l’industrie, l’hôtellerie et les loisirs. Il est aussi établi une affectation directe des segments des bords de mer et de plage dans les cas dits ‘d’investissements au caractère stratégique’. Les loyers sont même réduits dans le cadre de l’utilisation du littoral au détriment des recettes publiques”, presse grecque en septembre.
Pays prisonnier autant de sa géopolitique, pays où la propagande des medias nous apprend que “Mitsotákis est autant l’ami des animaux”, tant qu’à faire ! Car au pays sans frontières, les “investisseurs” affluent, les migrants aussi. Rien qu’en août près de 400 migrants arrivent par jour d’après une moyenne établie par la presse, près d’un millier par jour depuis une semaine (radio 98.9 FM, le 21 septembre), la Turquie alors ouvre le robinet humain à sa guise, la FRONTEX du seul européisme réellement existant incarne le rôle de réceptionniste de migrants à installer en Grèce, surtout lorsque près de 600.000 Grecs ont quitté leur terre natale et nationale depuis 2010, le tout, sous les encouragements de la classe politique ainsi que des dirigeants de la Troïka. (...)
le racisme n’est aucunement la question, aussi large que puisse être son acception. À moins de considérer comme ‘racisme’, l’agonie pour la survie même de la nation grecque et de son peuple.” (...)
si les choses évoluent toujours au rythme actuel, il ne serait pas exagéré que d’affirmer que la Grèce en tant que pays, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’existera plus vers la deuxième moitié du XXIe siècle, tandis que de l’hellénisme, il ne subsistera que quelques restes à travers le monde qui disparaîtront progressivement.”
“Cependant, ce serait une erreur de supposer que nous avons quelques décennies devant nous et que nous pouvons éviter ce développement en prenant des décisions à un moment donné dans l’avenir. En fait, le point de non-retour est beaucoup plus proche de nous. Dangereusement proche. (...)
L’automne frappe décidément aux portes... du pays sans frontières. La mise sous tutelle coloniale du pays, sous les effets de la prétendue “dette”, la (non) politique migratoire, la suppression du caractère national et ainsi citoyen de la fiscalité, la privatisation de tout et d’abord des consciences et des comportements, le simulacre démocratique, la xénocratie européiste et pas uniquement, voilà pour cet ensemble suffisamment inouï d’une forme techno-féodale porteuse in fine de la guerre totale. (...)