
Il semble que ce soit le souhait du gouvernement français, qui vient d’apporter son soutien à la construction d’une clôture à la frontière gréco-turque. Cette initiative grecque est une nouvelle étape dans le cloisonnement de l’Europe après Ceuta, Melilla, les Canaries, Malte, Lampedusa et les Iles grecques.
Nous soutenons l’analyse de la Commission européenne qui a déclaré que « les murs ou les grillages sont des mesures à court terme qui ne permettent pas de s’attaquer de manière structurelle à la question de l’immigration clandestine ». Ce nouveau mur en Europe ne fera que déplacer la question, notamment vers la Bulgarie. (...)
Le gouvernement joue un coup de billard à plusieurs bandes. Il adresse, tout d’abord, un message sécuritaire à une partie de la population française. Il confirme, dans la foulée, la distance croissante avec la Commission européenne. Il soutient indirectement une externalisation au-delà des frontières européennes de la gestion des flux migratoires et envoie un signe particulier à la Turquie, pays partenaire et candidat à l’adhésion, pour qu’elle prenne en charge les migrants qui tentent d’atteindre l’Union.
En revanche, le gouvernement semble oublier la question de la protection des réfugiés alors que nombre d’étrangers interceptés à la frontière grecque viennent d’Afghanistan, d’Irak ou de Somalie, pays soumis à l’insécurité généralisée. Nous pensons qu’à côté de la question de la protection des frontières extérieures, l’Union européenne doit mettre en place un dispositif de protection des réfugiés qui se présentent à ces mêmes frontières (...)