
Alors que des prisonniers palestiniens entament leur quatrième semaine de grève de la faim, EuroMed Droits appelle l’Union européenne à soutenir leurs revendications légitimes en matière de droits humains et à dénoncer les mesures punitives prises à leur égard par l’administration pénitentiaire israélienne (API).
Le 17 avril 2017, quelque 1500 prisonniers palestiniens ont annoncé le début d’une grève de la faim illimitée, afin de protester contre leurs conditions de détention. Israël détient en effet 6300 PALESTINIENS, DONT 61 FEMMES ET 300 ENFANTS, dans ses prisons et centres de détention, au mépris total de la quatrième Convention de Genève.
Qualifiés de « prisonniers de sécurité » par Israël, ces détenus palestiniens font l’objet de toutes sortes de violations des droits humains dès leur arrestation jusqu’à leur procès et leur emprisonnement, ainsi que pendant les interrogatoires et leur détention provisoire. (...)
Au lieu de répondre aux préoccupations des grévistes, l’API a adopté une série de mesures punitives destinées à réprimer cette forme de protestation pacifique. Font notamment partie de ces mesures l’isolation des grévistes de la faim, la confiscation du sel dans les cellules, le DÉNI DU DROIT DES GRÉVISTES DE CONSULTER LEUR AVOCAT ainsi que d’autres restrictions relatives au droit de visite de leur famille. L’inquiétude grandit quant au risque que l’API n’alimente de force les grévistes afin d’étouffer leur voix de résistance, une pratique ENTÉRINÉE PAR LA COUR SUPRÊME ISRAÉLIENNE en 2016. Comme l’a DÉCLARÉ le Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la santé, « l’alimentation forcée des prisonniers et des détenus qui ont entamé une grève de la faim ne respecte en aucun cas les normes en matière de droits humains » et, selon le COMITÉ SUR LA TORTURE DE L’ONU, ces pratiques peuvent être constitutives de torture ou de mauvais traitements. (...)
Devant un tel constat, EuroMed Droits invite l’UE et ses États membres à :
– publier des déclarations traitant des revendications légitimes des grévistes de la faim en matière de droits humains et condamnant les mesures punitives utilisées contre eux pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement ;
– exhorter Israël à répondre aux demandes des prisonniers palestiniens, à lever les restrictions sévères imposées aux visites familiales, et à garantir un niveau suffisant de suivi médical et d’éducation ;
– demander à Israël de ne prendre aucune mesure destinée à briser la grève, en particulier l’alimentation forcée des grévistes ;
– enjoindre Israël à mettre fin à l’utilisation illégale de la détention administrative et à abroger sa loi sur les combattants illégaux ;
– encourager Israël à mettre en œuvre les RECOMMANDATIONS DE MAI 2016 du Comité sur la torture de l’ONU.