Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greek Crisis
L’Obsolescence... de l’été ?
Article mis en ligne le 5 août 2016
dernière modification le 31 juillet 2016

Plongée au cœur de l’été grec. Au Pirée comme sur les routes, vient enfin le moment des départs, moins massifs que par le passé certes ; il y règne toutefois une ambiance de gaieté on dirait artificiellement entretenue, inspirée par la généreuse sympathie du soleil régnant et de notre archipel Égéen. Au Pirée toujours, ceux qui ne partiront probablement pas, s’adonnent à leur pêche favorite, une ligne à main bon marché, hameçon, lest... et espoir appropriés, près des bateaux... si bien entourés de chiens adespotes (sans maître), animaux très sociables vivant sur les quais.

les temps changent et... la crise épuise. Ces jours-ci, la presse grecque souligne une fois de plus ces évidences devenus triviales : les Grecs versent 50% à 60% de leur revenu à l’État, après imposition directe et indirecte et après avoir versé leurs cotisations. Ce qui incite le plus grand nombre possible, à s’aventurer dans l’économie parallèle, voire parfois même criminelle, ce qui encourage autant un nombre croissant d’entrepreneurs comme on dit indépendants, à (se) délocaliser.

Avocats, architectes, médecins, consultants et même comptables, préféreront désormais d’exercer leurs activités depuis Chypre, depuis la Bulgarie ou depuis parfois un pays de l’Eurocentre, c’est une évidence. Pour ce qui est des... petits indépendants, surtout depuis la récente réforme du mémorandum Tsipras imposant la hausse des cotisations et des taxes, le calcul fourni par la presse grecque est fort éclairant en la matière. (...)

Inutile de préciser qu’au beau milieu d’une telle tempête... le consentement à l’impôt (déjà culturellement et historiquement faible en Grèce), a littéralement volé en éclats. Le ministère des finances vient ainsi de recruter quatre chiens renifleurs... afin de détecter l’argent liquide dissimulé dans les valises, en partance vers l’étranger, aux aéroports et aux postes frontières. Temps de chien ! (...)

Temps estival et temps des sardines, très prisées il faut dire aussi à cause du prix pratiqué. En dépit des litanies et des panégyries du moment, tout le monde admettra que le lien social n’est (presque) plus en Grèce. Les homicides (parfois au sein des familles) se multiplient, les suicides aussi, sauf que la presse aurait comme consigne de ne pas trop en parler. (...)

Le philosophe atypique Günter Anders (1902-1992) avait déjà remarqué ceci en analyste-précurseur de notre temps :

“Le mensonge n’avait encore jamais possédé de meilleur instrument : il ne ment plus contre la réalité à l’aide de fausses images, mais à l’aide de la réalité elle-même”, (“L’Obsolescence de l’homme”). L’Obsolescence de l’homme... comme l’Obsolescence... de l’été ?