
La mort de 13 femmes suite à des opérations de stérilisation vient rappeler qu’en Inde les femmes paient le prix de la planification familiale. Principal moyen de contraception, la stérilisation les concerne presque exclusivement.
Ce sont 13 femmes, selon le dernier bilan, qui sont décédées suite à des opérations de stérilisation dans un centre dit de planification familiale de la ville de Bilaspur, dans l’Etat indien de Chhattisgarh. Une vingtaine d’autres sont dans un état critique.
Cette tragédie braque à nouveau les projecteurs sur la pratique de la stérilisation, très répandue en Inde. Elle a concerné en 2013 plus de 4 millions de personnes dans le pays, et presque seulement des femmes. Comme la manifestation d’un sexisme latent. « Le poids de planification familiale en Inde repose de manière disproportionnée sur les épaules des femmes », dénonce ainsi le site Indian Express.
Dans l’Etat de Chhattisgarh, au nord-ouest de l’Inde, les dernières données montrent que les stérilisations concernent 19 fois plus de femmes que d’hommes. Et ce ratio n’est pas le pire, il est le double en moyenne nationale, montant à 165 dans l’Etat du Tamil Nadu. La vasectomie, pratique de stérilisation pour les hommes, est pourtant beaucoup plus facile et sûre que la ligature des trompes.
La cause de ce déséquilibre repose sur des préjugés sociaux, et en particulier « le mythe que les hommes perdent leur virilité ou deviennent impuissants après une vasectomie », souligne Poonam Muttreja, directrice de la Population Fondation of India. « Et le gouvernement ne fait rien pour contrecarrer cette idée ».
Principal moyen de contraception
Pour freiner la croissance de sa population, le gouvernement indien encourage les stérilisations depuis des décennies, notamment par le biais d’incitations financières. (...)
L’Inde est le seul pays du monde où la stérilisation féminine est le principal moyen de contraception : elle représente plus des deux tiers des méthodes utilisées, quand moins de 7% des Indiennes prennent la pilule.