
C’est fait. L’Assemblée nationale a ratifié le texte de la loi de programmation pour la recherche par 188 voix pour et 83 voix contre. Jusqu’au bout, la ministre Frédérique Vidal aura ignoré les propositions et critiques de la communauté universitaire.
La façon dont elle a défendu devant les députés les deux articles ajoutés par le Sénat avec l’aval du gouvernement a pour le moins surpris. Le premier, qui prévoit 3 ans de prison pour l’occupation en réunion d’un bâtiment universitaire, n’apporterait « rien de plus qui n’existe déjà dans notre arsenal juridique et pénal » a-t-elle affirmé. Un article pour rien en somme. Ce n’est pas l’avis des syndicats, ni des chercheurs en droit, ni même de la Conférence des présidents d’université (CPU) qui fustige une rédaction « surprenante » et potentiellement « dangereuse ».
Au sujet de l’article supprimant la qualification pour devenir professeur d’université et introduisant une expérimentation allant dans le même sens pour l’entrée dans le corps des maîtres de conférences, Frédérique Vidal persiste à dire contre l’évidence qu’il ne s’agit pas d’une remise en cause du Conseil national des universités (CNU), l’organisme délivrant la fameuse qualification.
Par ailleurs, elle a précisé que cette expérimentation fera l’objet d’une évaluation « indépendante ». Celle-ci sera assurée par le Hceres, dont le nouveau président, Thierry Coulhon n’est autre que l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron sur les questions d’enseignement supérieur et de recherche. Le Parlement avait voté contre cette nomination sans toutefois atteindre les trois cinquièmes des voix nécessaires pour s’y opposer.
Le texte de la LPR n’a pas été épargné par les oppositions. La France Insoumise a déposé une motion de rejet qui a recueilli 30 voix pour et 183 contre. Le député LR Patrick Hetzel a souligné les dangers du texte et les incohérences de la ministre dans son intervention. (...)
Prochain et dernier round vendredi au Sénat.