
La réforme de l’orthographe qui change nénuphar en un acceptable nénufar a finalement fait réagir l’Académie française. Dans les manuels scolaires de la rentrée prochaine, une modification portant sur différents points, et autres accents circonflexes, sera instaurée. L’orthographe révisée ne laisse pas les Immortels insensibles, d’autant plus qu’ils en refusent toute paternité.
La Coupole souligne en effet n’être pas « à l’origine de ce qui est désigné sous le nom de “réforme de l’orthographe” dont la presse se fait l’écho ». Elle rappelle à toutes fins utiles que la réforme « émane du Conseil supérieur de la langue française » présentée dans le Journal officiel du 6 décembre 1990. Évidemment, le secrétaire perpétuel de l’Académie, Maurice Druon, a été associé au rapport. Et elle en a approuvé les principes dans une réunion du 3 mai 90.
Sauf que par la suite, devant les dispositions envisagées, la Coupole a émis « une grande diversité d’opinion ». Elle « a assorti son approbation d’une invitation à la mesure et à la prudence dans la mise en œuvre des mesures préconisées, mettant en garde contre toute imposition impérative des recommandations ».
Mais l’Académie soutient mordicus, une fois de plus, le « principe selon lequel doivent être exclues toute réforme, et même toute simplification de l’orthographe ». Des ajustements par rapport aux évolutions, certes, mais des simplifications, non.
Par ailleurs, les rectifications, et pas la réforme, touchent 2000 mots, ce qui ne serait que 3 à 4 % du lexique français. Les ajustements pratiqués ont été approuvés par l’Académie, parce qu’ils étaient « conformes, dans leurs principes et dans leur effet, à ceux qu’elle a elle-même pratiqués à plusieurs reprises ». (...)