
Le 7 mai 2015, le directeur général de l’AP-HP a annoncé devant le personnel un projet pitoyable pour l’Hôtel-Dieu et la santé des Parisiens.
Sa gestion du dossier Hôtel-Dieu est à l’image de ses effets d’annonce : « Diviser par deux le temps d’attente », « Urgences : Hirsch salue l’accord pompiers/Samu », des bénévoles en gilets bleus pour désengorger les urgences, etc. Lors de son arrivée en 2013, M. Hirsch avait promis de conserver la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu et de réanimer ses services, dont les urgences.
A l’évidence, il s’agissait d’une communication anesthésiante.
Le déplorable projet annoncé n’obtient en effet ni l’assentiment de la Commission Médicale d’Etablissement (vote retoqué), ni celui des professionnels de terrain. Et pour cause :
– aucun programme médical ambitieux n’est envisagé et aucune innovation ou activité nouvelle n’est proposée ;
– en revanche, la cession de la moitié de la surface de l’Hôtel-Dieu est annoncée, afin d’y créer des logements ; l’autre moitié de la surface sera dédiée (en droite ligne du projet d’« hôpital debout » de l’ancienne direction générale) à des urgences qui n’accueillent plus les pompiers, ni les cas graves. Sont prévus des lits de psychiatrie isolés au milieu de logements et des consultations sans plateau technique ni hospitalisation possible ;
– le service d’ophtalmologie de réputation internationale, idéalement implanté à l’Hôtel-Dieu avec ses activités ambulatoires, sera déménagé à l’hôpital Cochin pour un coût de 20 millions € .
Sur le terrain, la situation continue de s’aggraver au quotidien :
– les urgences avec 1,1 million de patients par an sont saturées dans tous les hôpitaux entraînant pertes de chances pour les patients, droits bafoués et épuisement dangereux des professionnels ;
– les décisions opérationnelles (retour des ambulances sur l’Hôtel-Dieu pour désengorger les autres services, ouverture de lits d’hospitalisation généraliste, etc.) ne sont pas prises ; (...)
L’AP-HP poursuit le démantèlement de l’offre de soins au sein de l’Hôtel-Dieu sans prêter attention aux propositions de ses soignants de terrain. Sacrifier l’offre hospitalière pour des opérations immobilières est inepte, coûteux pour la collectivité et dangereux pour la santé publique.
Contacts presse :
Dr Gérald KIERZEK (urgentiste, 06 10 02 32 91),
Dr Christophe PRUDHOMME (urgentiste, CGT Santé, 06 83 25 98 90),
Guillaume GANDOIN (infirmier, 06 99 50 66 61).