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Greek Crisis
Justice intelligible
Article mis en ligne le 8 octobre 2017
dernière modification le 7 octobre 2017

En décembre vers Noël, nous aurons de la neige en Grèce, y compris à Athènes. Voilà notre destin !”, me dit le voisin Kóstas. En effet...

Manière de rappeler surtout que le chauffage central de notre immeuble est définitivement à l’arrêt depuis 2012, et que près de la moitié des immeubles d’Athènes équipés de chaudière centrale se passent de chauffage en hiver en raison du prix de ce combustible et en réalité de la paupérisation qui concerne (et consterne) les trois quarts des Grecs. La Grèce... sans son soleil et sans ses touristes !

(...) Les Athéniens quant à eux, ils font du surplace et alors grise mine, dans leur présentisme affligeant et forcé, dont l’expression la plus évidente tient de la présence dans les parcs de la capitale des sans-abris lesquels redeviennent discernables... mettant fin aux discrétions et autres retenues de la période touristique estivale.

Devant l’ancienne Assemblée nationale et actuel Musée Historique (époque moderne et contemporaine) et dans son parc, les plus paupérisés des Athéniens sont de retour, dans l’indifférence on dirait la plus totale. La société grecque et ses liens ne sont visiblement plus, la sacrosainte famille dite traditionnelle aura souvent et dès lors montré ses limites en termes de solidarité depuis les années 2012-2013, tandis que les branches, les castes et les tranches sociales, ne se rencontreront alors plus dans la vie réelle, si ce n’est qu’à travers le hasard des espaces publics, et encore. (...)

Míkis Theodorakis, celui de 2017, vient de s’exprimer de nouveau, au sujet de notre régime politique très actuel, et aussi de la paupérisation des Grecs :

“Aujourd’hui, le gouvernement et les partis ayant accepté le Mémorandum (Troïka) sont pour l’essentiel des esclaves. De par ce fait, ils n’ont plus aucune prise sur l’économie et sur les possibilités du pays. Au contraire, ils acceptent de mettre en œuvre des mesures qui mènent au sous-développement et à la paupérisation du peuple (...).”

“Puis, il y encore autre chose : l’actuel hybridisme imposé aux institutions de notre régime politique, donne à Alexis Tsipras la possibilité de gouverner seulement avec 1% des suffrages exprimés, atteignant au besoin la majorité à la Chambre sans plus. Examinons alors les caractéristiques de cette majorité : je pense qu’il s’agit plutôt d’une Société Anonyme aux 153 actionnaires privilégiés (153 députés de la majorité SYRIZA/ANEL). Pourquoi sont-ils des privilégiés ? Tout simplement parce que leurs revenus tirés des deniers publics sont les seuls qui demeurent stables, comparés aux revenus et aux économies de tous les autres Grecs lesquels connaissent alors un effondrement à la manière d’une chute libre (et continue).”

“(...) Ya t-il alors une solution ? Seulement celle-ci : la démission de l’ensemble des députés de l’opposition, ainsi, la Chambre sera incapable de fonctionner. Et dans la mesure où les députés SYRIZA et ANEL se maintiendront dans leurs fonctions (ce qui est quasiment irréalisable), ils seront alors ridiculisés et notre pays avec. Et dans un cas pareil, je suppose que la seule solution c’est la tenue d’élections législatives anticipées.”

“Enfin, à ceux qui croient toujours au vieux slogan : ‘Le peuple n’oublie pas ce que la Droite signifie’, je réponds : SYRIZA/ANEL restera dans l’histoire pour avoir incarné le gouvernement placé le plus à droite, et cela, de tous les gouvernements que la Grèce ait connu de 1831 (Indépendance grecque) à aujourd’hui. C’est parce que, en plus de la politique destructrice imposée à notre peuple, il a signé des traités par lesquels, il a offert l’avenir du pays aux étrangers, et cela pour de nombreuses décennies !” (déclarations de Míkis Theodorakis , 26 septembre 2017). (...)

Nous voilà toujours et encore dans ce projet capitaliste (et dans un sens, méta-capitaliste) démentiel, d’une expansion illimitée, d’une pseudo-maîtrise pseudo-rationnelle et totale des données physiques, biologiques, psychiques, sociales, culturelles, et j’y ajouterais planétaires. En même temps, on constatera cet effondrement de l’auto-représentation de la société à une absence de projet, d’horizon, à une inhibition de sa puissance de création. Nous y sommes, en Grèce comme ailleurs ; dans la rue, les vendeurs de billets de loterie et de revues des sans-abri, plus nombreux que jamais, participent de leur manière à cette absence de projet. Alors, aucun espoir ? (...)

lus d’un million d’employés du privé en Grèce ne reçoivent plus de salaire de manière régulière, si ce n’est que très partiellement, c’est pour cette raison que nos touristes finissent par se rendre compte de toute cette tristesse, durablement désignée sur les visages des Grecs... sous le soleil exactement. Une récente décision de la Justice grecque (?), légalise même cette pratique : le non versement des salaires ne sera plus aussi facilement condamnable au pénal, et surtout, il n’obligera pas l’employeur à licencier son employé non-payé, une fois que ce dernier aura déposé plainte. (...)