
Ruines, vestiges anciens et premier coup de froid de l’automne au pays de Zeus. Il était temps. Sous le Mont Olympe tout comme à Athènes, on se chauffe souvent au bois ; les asthmatiques actuels et futurs évitent comme ils le peuvent les balades nocturnes. L’atmosphère est déjà chargée, cheminées, particules et ainsi brouillard. Ruines et alors vestiges nouveaux sous les feuilles de l’arrière-saison, beautés de la Macédoine grecque redécouverte à l’occasion d’un voyage scolaire auquel j’ai participé en tant qu’accompagnateur historien. Antiquité, disons tardive !
Athènes sous pluie, elle pratique la soi-disant commémoration du 17 Novembre 1973 sous la pluie, histoire de célébrer la mémoire de ceux qui sont morts sous l’autre dictature, celle des Colonels lors de la révolte des étudiants d’en bas et de l’École Polytechnique, tandis que d’en haut, les services secrets grecs et la CIA “travaillaient” de leur côté pour que la révolte puisse d’abord servir à destituer le dictateur Papadópoulos au profit du dictateur Ioannídis. Ioannídis, plus aveuglement ancré du côté de la CIA et donc arrivé au pouvoir, et ainsi Kissinger a pu avancer ses plans. Ainsi, à la suite au Putsch du pantin Ioannídis à Chypre l’armée de la Turquie occupe depuis l’été 1974 plus d’un tiers du territoire de la République de Chypre, imbroglio on va dire des modernes.
En ce 17 novembre 2018, lors des cortèges un peu partout en Grèce et surtout à Athènes et à Thessalonique, les élus SYRIZA ont été agressés par d’autres participants, parfois violement, une certaine foule a déversé sur les ministres et cadres Syrizístes, bouteilles d’eau, œufs, et même cafés, presse grecque du 17 novembre. Le quartier anomique et souillé d’Athènes, celui d’Exárchia connaîtra les flammes et les cocktails Molotov comme de coutume depuis près de trente ans, presse grecque du 17 novembre. Pour le pays réel comme pour la grande majorité des Grecs, les commémorations de la sorte et du 17 novembre n’ont plus lieu d’être. Insignifiances, après huit années sous la Troïka. Espérons que l’Italie évitera le destin grec
Mais à l’époque, Yórgos Seféris, notre grand poète et diplomate, avant de disparaître physiquement en 1971, dans une déclaration dénonçant le régime des Colonels il avait autant exprimé toute son inquiétude devant le danger lequel pesait alors sur le sort de la Grèce. Séféris, le poète du Prix Nobel, dont les deux derniers volumes de son Journal personnel sont enfin publiés et deviennent disponibles en librairie cette semaine, voilà pour de la vraie bonne nouvelle, pratiquement ignorée des médias. Jugements des Anciens, jugements de toujours, notre seul et ultime pays diront alors certains.
Les Métropolites ont désavoué le chef de l’Église grecque Ierónymos, le débat a été houleux d’après la presse, les ecclésiastes n’acceptent pas la modification du statut des popes et voilà que Tsípras, au lieu de se ranger derrière les évidences (et la Constitution), il fait savoir qu’il avancerait seul dans sa décision, donc sans accord, (presse grecque de la semaine).
Preuve s’il en faut, que Tsípras exécute un contrat imposé par les mondialisateurs auquel il adhère, en destructeur et diviseur conscient de son pays. Les Grecs en ragent, dans les cafés du pays réel, j’entends les gens espérer... “Prendre le Parlement par les armes et ainsi pendre les traîtres”. Jugement dernier ?
Délitement en cette arrière saison, la presse d’ailleurs en rend compte à travers ses dessins, pendant que les photos publiées et issues de la dernière fiesta parisienne dans lesquelles on y découvre Tsípras, sa compagne, ainsi que Christine Lagarde... dans toute leur... joie de vivre, irritent encore et davantage les Grecs, et c’est le moins que l’on puisse dire.
à Mati, l’atmosphère reste lourde, la toxicité ainsi que l’odeur des matières brûlées sont perceptibles, près de quatre mois après le drame. Entre la forêt, les habitations, les restaurants, les cafétérias et les infrastructures anéanties, c’est toujours et encore la désolation, même si la vie va sans doute reprendre, les promoteurs rapaces le savent d’ailleurs mieux que les autres, car ils se proposent d’acquérir les biens anéantis en “payant rapidement et comptant”.
Les élus locaux, toujours imperturbables, ils préparent leurs campagnes électorales au pays où les communes ont été regroupées de force durant les premiers mois de l’Occupation Troïkanne, avec, à la clé, la disparition des départements au profit des seules Régions. Avant la première reforme datant de 1997, le pays comptait près de 5.900 petites et grandes communes et seulement 1033, avant la réforme de 2010. Depuis, le dit prétendu pouvoir local s’exerce à travers 325 hyper-communes dont les maires traitent, et en réalité ils sont... traités directement par Bruxelles et par Berlin.
Les campagnes ainsi assassinées n’auront même plus leur mot de la fin. Antiquité actuelle très tardive mais sans épigraphes, reformes prétendument administratives. Européisme en somme, favorisant l’émergence de l’Empire techno féodal.
Ruines et vestiges anciens. Premier coup de froid de l’automne au pays de Zeus sous les feuilles de l’arrière-saison, et le blog qui passera alors l’hiver. Jugement dernier.