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Les dessous de Bruxelles
José Manuel Barroso et son escouade de commissaires à gages
Article mis en ligne le 2 janvier 2011
dernière modification le 31 décembre 2010

(...) un boulevard pour continuer l’œuvre de ses prédécesseurs, avec la bénédiction des gouvernements conservateurs en Europe. Au programme : attaques en règle contre les services publics, qui opposent toujours et encore au bon sens des marchés et de l’enrichissement privé les mythes vieillots de l’intérêt général (non lucratif), de la gestion publique (bureaucratique) et de l’Etat-providence (obèse).

A son actif, la Commission Barroso a poursuivi et mené à leur terme les processus de libéralisation des transports ferroviaires [4], des services postaux [5] et de l’énergie (gaz et électricité) [6]. Conséquence presque mécanique dans les différents secteurs : la privatisation des entreprises publiques (comme c’est le cas en France de GDF-Suez, et bientôt EDF) ou du moins leur transformation progressive dans cette perspective (La Poste, la SNCF). Dans tous les cas, le passage à un management « d’entreprise » est la règle, avec ses conséquences : réduction des coûts salariaux, marketing à outrance (le cas de la SNCF et de la Poste est particulièrement explicite), et augmentations substantielles des prix pour « être à l’écoute du marché ».

Mais l’application minutieuse des bonnes vieilles recettes de mamie Thatcher ne s’arrête pas aux seules privatisations. Les marchés doivent être placés au coeur du processus de décision, qu’il s’agisse de l’environnement (avec la finance carbone, la réforme de la PAC, et plus généralement le « capitalisme vert »), de l’Université et de la recherche (avec la « stratégie de Lisbonne ») ou de la politique régionale (avec le développement des partenariats « public-privé » et la promotion de l’« attractivité » des territoires, du « nouveau management public »). (...)

En tout, sur 13 commissaires sortants, ce seront 6 commissaires de la Commission Barroso I qui rejoindront le privé : Meglena Kouneva, ex-Commissaire bulgare à la protection des consommateurs à BNP Paribas. Joe Borg, ex-Commissaire malte à la pêche et aux affaires maritimes au cabinet de lobbying FIPRA [11]. L’ancienne commissaire autrichienne Benita Ferrero-Waldner rejoint quant à elle le conseil de surveillance du champion allemand de la réassurance, Munich Re. « Coïncidence : en tant que commissaire, elle s’était impliquée en faveur du projet « Desertec », un plan d’approvisionnement électrique de l’Europe par un réseau de centrales solaires en Afrique du Nord… dont Munich Re est l’un des acteurs principaux » note Bastamag, avec une petite pointe de mauvais esprit.

Il faut dire qu’une autre commissaire n’avait pas attendu pour goûter aux délicieux jetons de présence des conseils d’administration des grandes firmes européennes : Neelie Kroes, « Nickel Neelie » [12], la commissaire hollandaise, placée par Barroso au poste stratégique de la direction « concurrence ». Elle fut même critiquée par le Parlement européen en raison de nombreux conflits d’intérêts potentiels : elle a détenu un mandat d’administrateur dans 43 grandes entreprises (Thales, Volvo, Lucent Technologies, etc.) et siégé au board de 12 entreprises européennes [13]. (...)

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