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Libération
Jérôme Rodrigues s’est-il vanté de violences conjugales, comme le dit Marlène Schiappa ?
Article mis en ligne le 14 septembre 2020

(...) déclaration de Marlène Schiappa, ce dimanche au micro d’Europe 1, à propos de Jérôme Rodrigues. Réagissant aux propos du gilet jaune, qui avait, lors d’un échange sur les réseaux sociaux, traité de « bande de nazi » le syndicat Synergie-officiers, la ministre déléguée à la Citoyenneté a lancé : « Jérôme Rodrigues, j’ai vu qu’on lui trouvait beaucoup d’excuses pour avoir tenu ces propos, j’aimerais savoir quelles excuses on lui donne pour avoir été mis en cause pour des violences conjugales, dont il s’est d’ailleurs vanté lors d’un débat public avec la France insoumise ? »

La ministre déléguée à la citoyenneté fait allusion à une vidéo sur FB, où l’on voit Jérôme Rodrigues déclarer « Je tape ma femme, je l’ai déglinguée ».

Cette vidéo, tronquée, est un extrait de la conférence « Vers un régime autoritaire ? » qui s’est tenue le samedi 24 août 2019, lors des journées d’été de 2019 organisées par la France insoumise du 22 au 25 août à Toulouse. Jérôme Rodrigues, qui a perdu un œil lors des manifestations, y était invité pour parler des violences policières.
Diabolisation du mouvement

Durant son intervention, Jérôme Rodrigues avait dénoncé la diabolisation du mouvement des gilets jaunes, et les accusations mensongères dont il était l’objet à titre personnel, comme le fait d’être fasciste, antisémite, homophobe, voleur, et, « la pire », celle de « taper sa femme ». (...)

La déclaration de Jérôme Rodrigues n’est donc pas dans le contexte à prendre comme un aveu, comme le suggèrent le montage qui circule sur FB et Marlène Schiappa, mais à l’inverse comme une manière de se défendre des accusations portées contre lui.

« Répression médiatique »

Plus tard dans la conférence, Jérôme Rodrigues a accusé les médias d’être responsables de l’ampleur que l’affaire a prise, dénonçant une « répression médiatique », et mentionnant notamment BFMTV, qui « se gave de ça ».

Il a poursuivi avec une phrase qui a fait polémique : « Jérôme qui va en garde à vue parce qu’il tape sa femme, putain mais il se passe pas d’autres problèmes dans le monde ? »

Certains commentateurs l’ont accusé d’avoir minimisé la problématique des violences conjugales. Contacté par CheckNews, Jérôme Rodrigues dit déplorer que l’extrait vidéo soit sorti de son contexte sur les réseaux sociaux, et nie relativiser l’importance des violences faites aux femmes : « Je perdrais volontiers mon deuxième œil pour résoudre cet autre problème. » (...)

Il a également accusé les « trolls et anti gilets jaunes » de l’avoir diffamé sur les réseaux sociaux et même harcelé. Il dit notamment recevoir depuis un an et demi des menaces de viol et de mort visant lui-même et sa famille, « y compris sa fille ».

Sur Twitter, Jérôme Rodrigues a dénoncé dimanche en début d’après midi l’utilisation par le gouvernement de la vidéo tronquée pour « détruire » le mouvement des gilets jaunes, ainsi que « les hommes et femmes qui vont avec ».