
...plus les radios « matraquent » le même titre, plus elles font des « tubes ». Plus elles font des « tubes », plus elles ont d’écoute. Plus elles ont d’écoute, plus elles ont de « pub » et plus elles ont de « pub », plus elles font de profit.
C’est ainsi qu’un certain nombre d’artistes, soutenus par ces grands monopoles de production, envahissent les médias avec une telle force (et sans qu’ils soient responsables eux-mêmes de ce phénomène) qu’il n’y a plus de place pour les autres. La « libre entreprise » des marchés dans le domaine de la chanson conduit à un appauvrissement dramatique de la diversité culturelle : elle met en cause l’existence même de la liberté d’expression pour la très grande majorité des artistes français.
...j’ai découvert des artistes qui chantaient parfois depuis longtemps, des gens magnifiques, au talent remarquable, mais que le grand public ignore totalement car ils ne sont jamais passés régulièrement dans aucun média...
...Certains d’entre eux semblent avoir pris leur parti de cette situation. Alors ils œuvrent dans des petits lieux - cafés, restaurants, cabarets, festivals - en touchant un certain public qui les suit, mais qui, le plus souvent, ne leur permet pas de vivre dans des conditions acceptables, sans parler de la frustration éprouvée devant ce manque de reconnaissance.
Il leur arrive aussi d’être dans l’obligation de « passer le chapeau », retrouvant ainsi, dans les conditions d’exercice de leur métier, la situation du XIXe siècle ! ...
...Quelle est la volonté du ministre de la culture et de l’Etat de mettre un frein à l’appétit dévorant d’une poignée de sociétés multinationales des industries culturelles et de la communication ? Ne nous trouvons-nous pas devant une crise idéologique majeure entre la soumission ou la résistance au marché ? Donc politique....