
Comme attendu, Paris organisera en 2024 les Jeux Olympiques d’été, qu’elle veut plus écolo que jamais. Mais derrière un discours de façade très écologique, la réalité économique risque bien de ne pas être plus beaucoup plus verte qu’ailleurs, avec de monstrueux dépassement de budget. Tour d’horizon des principaux motifs d’inquiétude, qui continuent d’interroger sur la pertinence de tels événements sportifs.
(...) « Le verdissement du discours consiste à rendre acceptable l’opération par les peuples, estime Danielle Simonnet. On nous détourne d’autant plus facilement de la vraie logique actuelle des JO : un grand terrain de jeu pour multinationales cherchant du temps de cerveau disponible pour mettre à profit leurs activités commerciales ». La liste des sponsors, parmi lesquels Air France, Bouygues Construction, BNP Paribas ou encore Suez, a en effet de quoi interroger : « Ce ne sont pas les plus éco-compatibles, c’est sûr, concède Didier Lehénaff. Mais il n’y a pas vraiment le choix : il n’existe pas beaucoup d’autres partenaires potentiels assez solides financièrement pour accompagner l’événement… »
La malédiction financière des JO
Car derrière le logo se cache la planche à billet. Pas une mince affaire dans l’histoire des Jeux : hormis Los Angeles en 1984, aucune édition des JO d’après-guerre n’a été rentable. Le plus souvent, le dépassement du budget s’est même révélé faramineux (...)
Dans le contexte actuel, c’est la pertinence même de ces investissements qui se trouve pointée du doigt. « C’est tellement contradictoire avec la situation sociale française, regrette Marc Perelman. D’un côté, on supprime les contrats aidés et on sacrifie un certain nombre de politiques sociales essentielles, mais de l’autre, on se lance dans la course folle des dépenses pour un événement sportif qui dure quinze jours ? ». Les scènes de joie et les discours d’auto-congratulation de la délégation française, à Lima, lors de la confirmation de la victoire de la candidature Paris 2024 risquent fort d’être de courte durée. Mais ça aussi, ce n’est plus un secret pour grand-monde.