
La révolte des saisonniers africains, en Calabre (Sud), lève une fois encore le voile sur leurs conditions de vie. Malgré leur situation déplorable, ils sont les seuls à oser s’insurger contre les mafias qui sévissent en Italie, remarque l’éditorialiste Barbara Spinelli.
L’avenir dans lequel nous sommes d’ores et déjà plongés commence dans la Plaine de Gioia Tauro : à Rosarno, dans la province de Reggio de Calabre où une authentique guérilla urbaine a eu lieu entre le 7 et le 10 janvier. C’est ici que se concentrent les principaux problèmes de notre civilisation : des populations entières qui fuient la pauvreté et la guerre ; les craintes qui polluent la vie des immigrés et des habitants ; les chasses à l’homme contre ceux qui sont "différents" et une mafia mondialisée. À ceci s’ajoute l’impossibilité de stopper des flux migratoires, car depuis longtemps on ne trouve plus d’Italiens ni de citoyens des pays riches disposés à faire, au même salaire, le travail de ces Africains. Et enfin, l’hypocrisie de ceux qui croient que la réponse réside dans une identité monoculturelle qu’il s’agirait de retrouver...